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"Il y a forcément bavure", déclare l'avocat de la famille Fraisse

Rémi Fraisse, 21 ans, est décédé sur le site du projet de barrage de Sivens dimanche dernier.

Rémi Fraisse, 21 ans, est décédé sur le site du projet de barrage de Sivens dimanche dernier. - BFMTV

L'enquête sur la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, sur le site du projet de barrage de Sivens, dans le Tarn avance. Il aurait été "victime d'une explosion" comme l'a indiqué le procureur d'Albi, Claude Derens. Pour l'avocat de la famille, Arié Alimi, c'est une "bavure". Contacté par BFMTV, il est revenu sur les circonstances de la mort du jeune homme.

"À partir du moment où des gendarmes ont fait usage d'une grenade de type militaire contre Rémi Fraisse et qu'il en est mort, il y a forcément bavure", a fustigé à BFMTV, l'avocat de la famille Fraisse Arié Alimi.

Dimanche dernier, le jeune militant de 21 ans, est mort lors d'une manifestation contre le projet de barrage de Sivens dans le Tarn. L'enquête est en cours pour définir précisément les circonstances de sa mort, mais il aurait été victime d'un projectile. L'avocat de la famille a précisé que les proches du jeune homme ont porté plainte pour "homicide volontaire par une ou plusieurs personnes dépositaires de l'autorité publique" et pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

"Lorsqu'on est de dos, c'est que l'on fuit"

"On sait que Rémi Fraisse était de dos", a ajouté l'avocat de la famille avant d'expliquer son propos: "Lorsqu'on est de dos, c'est que l'on fuit et lorsque l'on fuit c'est que l'on fuit une charge des gendarmes". Me Arié Alimi a ensuite évoqué les circonstances de la mort, et la façon dont l'arme a été utilisée. "On a un tir sur une épaule", précise-t-il encore.

Le procureur d'Albi, Claude Dérens, a d'ailleurs indiqué lundi dernier que "la déflagration a été forte puisque le jeune homme a été projeté au sol de façon violente" et "la mort instantanée".

"Utiliser des grenades offensives est une grave polémique"

"Utiliser des grenades offensives, ce type d'armes qui tue" est "déjà une grave polémique", a martelé Me Arié Alimi qui a diffusé une déclaration des parents de Rémi appelant "au calme" lors des rassemblements organisés en hommage au jeune homme, "pour ne pas répondre à la violence par la violence".

Après la mort de Rémi Fraisse, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a décidé, ce mardi, de suspendre l'utilisation des grenades offensives utilisées par la gendarmerie. Par ailleurs, dans une interview accordée sur Public Sénat, il a affirmé que la mort du jeune militant n'avait pas été causée par "une bavure des gendarmes".

Claudie Merot