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Société

Hyper Cacher: "Il ne peut y avoir aucune explication qui vaille", déclare Valls

Le Premier ministre a tenu un discours fort devant l'Hyper Cacher, un an jour pour jour après la prise d'otage qui a fait quatre morts.

Manuel Valls a estimé ce samedi qu'il ne pouvait y avoir d'"explication" possible aux actes des jihadistes qui "déchirent ce contrat qui nous unit", lors d'un hommage aux victimes un an après l'attaque de l'Hyper Cacher.

"Pour ces ennemis qui s'en prennent à leurs compatriotes, qui déchirent ce contrat qui nous unit, il ne peut y avoir aucune explication qui vaille. Car expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser", a déclaré le Premier ministre lors d'une cérémonie du souvenir des quatre victimes de l'attaque de l'Hyper-cacher porte de Vincennes le 9 janvier 2015. 

Le Premier ministre a insisté sur la prise de conscience trop tardive à ses yeux de l'essor des crimes antisémites en France, appelant à répondre aux inquiétudes de la communauté juive. "Voir des Français juifs quitter, de plus en plus nombreux, leur pays parce qu'ils ne se sentent plus en sécurité... Mais aussi parce qu'ils ne se sentent plus compris, parce qu'ils ne se sentent plus à leur place, aurait dû être, depuis longtemps, pour nous tous Français, une idée insupportable", a déclaré le Premier ministre lors de la cérémonie d'hommage aux victimes d'Amédy Coulibaly.

"Car je l'ai dit avec mes mots, avec mon coeur, avec mes tripes, et je ne cesserai de le répéter parce que c'est une conviction profonde : sans les Juifs de France, la France ne serait pas la France !", a-t-il poursuivi, répétant sous les applaudissements ce qu'il avait dit le 10 janvier 2015, au lendemain de la prise d'otages meurtrière de l'Hyper Cacher.

Une "angoisse immense"

Manuel Valls clôturait un "rassemblement unitaire d'hommage" aux victimes des attentats de janvier 2015. Celui-ci a commencé dans la soirée, à l'issue du shabbat - le repos juif de fin de semaine -, devant le supermarché casher de la Porte de Vincennes à Paris, à l'appel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Le 9 janvier 2015, la France "a enfin pleinement ouvert les yeux sur ce que ressentaient au fond d'eux-mêmes, sans être suffisamment entendus, les Juifs de France", selon Manuel Valls, citant la mort d'Ilan Halimi et le massacre dans une école juive par Mohammed Merah. "Cette angoisse, cette angoisse immense, cette angoisse légitime ne doit plus jamais être sous-estimée. Et nous devons tous ensemble lui apporter une réponse", a-t-il appelé.

Le Premier ministre s'est engagé à poursuivre son engagement contre l'antisémitisme, en faisant allusion au polémiste Dieudonné, aux déclarations antisémites sur les réseaux sociaux mais aussi aux campagnes de boycott visant Israël ou de récents appels à l'annulation de ballets israéliens à l'Opéra de Paris.

la rédaction avec AFP