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Société

Hommage à Remi Fraisse: nouvelle journée de blocage de lycées à Paris

Amoncellement de barrières de chantier lors des blocages de lycées à Paris, le 6 novembre.

Amoncellement de barrières de chantier lors des blocages de lycées à Paris, le 6 novembre. - Kenzo Tribouillard

Après le blocage jeudi d'une petite trentaine d'établissements en marge d'une manifestation en forme d'hommage à Rémi Fraisse et de protestation contre les "violences policières", les lycées parisiens reconduisent vendredi leur mobilisation.

"Ni oubli, ni pardon", disaient déjà certains slogans jeudi. Les accès à une vingtaine de lycées parisiens étaient perturbés vendredi matin par des manifestants appelant à les bloquer pour protester contre la mort de Rémi Fraisse, jeune militant écologiste tué à Sivens, a annoncé dans la matinée le rectorat de Paris.

Aux cris de "Lycéens révoltés, policiers menaces" ou encore "Rémi abattu, lycéens dans la rue", les manifestants, rassemblés place de la Nation, au sud-est de Paris, ont marché en fin de matinée vers la place de la Bastille pour rallier un autre rassemblement organisé à l'initiative du syndicat lycéen FIDL. "Tous ont le sentiment d'avoir perdu quelqu'un en qui ils se reconnaissent. C'est eux qu'on accuse d'être violents", a expliqué Guillaume Loic, un étudiant militant du NPA.

Outre Rémi Fraisse, un nouveau mot d'ordre s'est greffé au mouvement, la défense des lycéens sans-papiers. Plusieurs élèves ont notamment évoqué le cas d'un jeune mauritanien prénommé Yero, un mineur placé en centre de rétention et menacé d'expulsion selon le Réseau éducation sans frontières (RESF).

Une vingtaine de lycées bloqués

Plusieurs manifestants ont notamment rappelé leur mobilisation lors de l'affaire Leonarda, la jeune rom kosovare dont l'expulsion l'an passé avait fait descendre dans la rue des milliers de lycéens.

"Une vingtaine de lycées sont bloqués, dont trois totalement", a reconnu une porte-parole du rectorat de Paris. Sur les autres établissements, "on a des barrages filtrants avec différents types de mobilisations, certaines très légères et d'autres plus importantes", ajoute le Rectorat.

Najat Vallaud-Belkacem comprend "l'émotion"

Cette deuxième journée consécutive d'appel aux blocages, sous la pluie, semble beaucoup moins mobilisatrice que la veille, au cours de laquelle 29 établissements ont été touchés dont 15 totalement bloqués, selon une source policière.

Près de la place de la Nation, dans le sud-est de Paris, le lycée Dorian était partiellement bloqué (deux entrées sur trois), mais la majorité des élèves a pu se rendre en cours par une entrée annexe.

Un peu plus loin, au lycée Arago, les élèves ont entassé des poubelles devant toutes les entrées mais ont laissé un passage au niveau de la porte principale, devant laquelle une cinquantaine d'élèves sont rassemblés. Une manifestation doit partir à 11 heures de la place de la Nation et se diriger vers la Bastille.

Interrogée sur i-Télé, la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a dit comprendre "l'émotion sincère qui est la leur, face à cette tragédie", tout en appelant au calme. "Je demande à ce qu'il n'y ait ni violence ni débordement car ce serait faire injure à la mémoire de Rémi Fraisse", a-t-elle ajouté.

D. N. avec AFP