Haute-Garonne: une enseignante sourde se bat pour avoir le droit d'enseigner

Elsa est la plus jeune candidate au bac de France. - Helene Valenzuela / AFP
C'est à l'âge de cinq ans que Janick Leclair a contracté une méningite qui lui a laissé, comme séquelle, le handicap de la surdité. C'est de là que cette femme, aujourd'hui âgée de 38 ans, a tiré son envie d'enseigner le français. Comme elle le dit à France Bleu Toulouse à qui elle a raconté son histoire, enfant, elle vivait dans "un monde de livres" pour se "libérer de l'ennui que l'on peut ressentir quand on est enfermé dans ce monde de sourd. (...)Très vite, mon souhait a été de transmettre cette passion aux autres, et aux élèves, à travers l'enseignement".
En septembre dernier, son ambition paraissait en bonne voie de s'accomplir. Elle venait alors d'être nommée professeur de lettres au lycée Bagatelle de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) après avoir décroché son Capes à l'été 2015. Mais la veille de la rentrée, elle a reçu le coup de fil du médecin de prévention du rectorat, à qui elle avait transmis sa requête visant à bénéficier d'un assistant pour préparer ses cours. Le médecin l'a jugée inapte à l'enseignement en raison de son état de santé.
Un angle mort législatif
Janick Leclair n'a pas baissé les bras. Par la suite, elle a sollicité des associations et a même obtenu l'appui du délégué interministériel au handicap qui est intervenu auprès du recteur de Toulouse. C'est à présent au comité médical départemental de trancher. Il le fera au début du mois de mars.
Mais, pour Janick Leclair, au-delà-même de son cas personnel, c'est l'absence de législation au sujet des enseignants sourds qui est à la racine du problème.