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Grippe aviaire: abattage massif de canards d'élevage dans le Sud-Ouest 

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Un abattage de centaines de milliers de canards élevés à l'air libre dans 150 communes du Sud-Ouest va débuter jeudi afin d'endiguer l'épidémie de grippe aviaire.

Réunis en cellule de crise mercredi, le ministère de l'agriculture a décidé l'abattage de près d'un million de canards et d'oies d'élevage élevés à l'air libre. Les palmipèdes sont exposés au passage des oiseaux sauvages qui transmettent le virus H5N8, a précisé le ministère dans un communiqué.

Tous les élevages situés dans un rayon de 10 km autour d'un foyer de grippe aviaire seront concernés par les abattages qui débutent jeudi et s'achèveront le 20 janvier, a précisé le ministère. L'opération touche 150 communes dans les départements du Gers, des Landes, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques.

"Plus de 300 000 oiseaux" auraient déjà été abattus dans le Sud-Ouest selon un haut responsable du ministère cité par l'AFP , mais jusqu'à présent uniquement dans des élevages infectés.

Prise en charge par l'état

Le coût des opérations de transport, d'abattage et d'équarrissage des centaines de milliers de canards qui vont être abattus dans les semaines à venir sera pris en charge par l'Etat, a précisé le ministère. De même, les pertes liées à l'arrêt de la production pourront être indemnisées dans des conditions qui seront arrêtées "lorsque la situation sera stabilisée", ajoute le ministère

"Nous avons calculé un besoin de 27 millions d'euros environ en avance de trésorerie pour la filière", a déclaré Bernard Lannes président de la Confédération paysanne à l'AFP, réclamant une aide immédiate pour effectuer les opérations de désinfection de vide sanitaire et de redémarrage.

Près de 80 millions d'euros de pertes

Le Cifog, qui représente les éleveurs et industriels de la filière foie gras, "craint des pertes considérables" de l'ordre de 75 à 80 millions d'euros en comptant le coût de l'abattage et du vide sanitaire qui suivra.

Des mesures de vide sanitaire ont déjà été appliquées au printemps 2016 dans 18 départements du Sud-Ouest, obligeant les éleveurs à interrompre leur production pendant plus de trois mois. Les exploitations avaient alors été progressivement vidées puis nettoyées de fond en comble. 

La France est le premier pays producteur de foie gras. L'arrivée du virus H5N8 l'a empêchée de recouvrer son statut de "pays indemne", indispensable pour exporter hors d'Europe, notamment en Arabie saoudite, en Chine ou au Japon. Sa production a déjà fondu d'un quart en 2016, selon le Cifog.

G.D. avec AFP