Blocage des raffineries: faut-il craindre une pénurie de carburant?

Les cinq raffineries et deux usines du groupe pétrolier français Total, situées dans l'Hexagone, étaient touchées hier par un mouvement de grève reconductible, à l'appel de la CGT et FO, pour des augmentations salariales. - -
Le mouvement de grève entamé lundi et qui touche les cinq raffineries et deux usines du groupe pétrolier français Total, situées dans l'Hexagone, se poursuit mardi, à l'appel de la CGT et FO. Les délégués syndicaux doivent se rencontrer en début d'après-midi afin de discuter de la suite du mouvement, en fonction de la réouverture ou non des négociations salariales.
"Il y a eu des négociations salariales vendredi qui ont abouti à une proposition qui ne convient pas aux salariés alors que les résultats du groupe sont bons et que notre entreprise se porte très bien", a affirmé Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe. La CFDT et la CGC viennent de trouver un accord. Mais la GCT, FO et Sud restent mobilisés.
Plus une goutte de carburant
Plus une goutte de carburant ne sort de la raffinerie Total à Feyzin, près de Lyon, et tous les sites de l’entreprise en France sont aujourd’hui touchés par la grève. Doit-on donc redouter une pénurie de carburants? Non, à condition que le mouvement soit de courte durée.
"Si par contre on allait vers un mouvement de longue durée, il pourrait y avoir des pénuries de certains produits sur le marché et des hausses de prix liées à ces pénuries. Mais nous n'en sommes pas encore là aujourd'hui et de loin", explique Françis Perrin, directeur de la rédaction de Pétrole et gaz arabes.
Au troisième trimestre, Total a annoncé un résultat net de 2,7 milliards d’euros. Les salariés réclament donc des salaires plus élevés et en particulier des augmentations plus importantes. C’est sur ce dernier point que les négociations avec la direction achoppent.
"Projets monstrueux à l'étranger"
Ce que propose la direction ne convient pas aux salariés. "Je ne remets pas en cause les bénéfices. Que la boîte gagne de l'argent, je trouve ça normal, déclare Alain Auffret, opérateur chez Total Normandie. Mais que nous on n'en gagne pas, c'est ça qui n'est pas normal".
"A côté de ça, le groupe se permet de reverser des dividendes aux actionnaires, de faire des projets monstrueux à l'étranger et rien pour la France", ajoute Hakim Bellouz, délégué FO de la raffinerie Total de Feyzin.
Selon les syndicats, entre 75 et 100% des salariés sont en grève. 20% seulement, selon la direction.