Grève des internes en médecine: ils veulent une réforme de leur temps de travail

Des internes en médecine lors d'une précédente grève devant le ministère de la Santé en 2012 - François Guillot - AFP
Le principal syndicat d'internes en médecine qui regroupe les généralistes et les spécialistes) est en grève lundi pour relancer les discussions avec le gouvernement sur la réforme de leur temps de travail. "Entre 25% et 30% d'internes" se sont déclarés grévistes, selon les premiers retours obtenus par Mickael Benzaqui, président de l'Intersyndicat national des Internes (Isni). "Différents types d'actions" étaient organisés au niveau local, selon lui, comme un sit-in ce midi au CHU de Bordeaux ou des rassemblements devant ceux de Reims et Poitiers. "Il s'agit de démarrer le mouvement, on ne va pas s'arrêter là", a prévenu Mélanie Marquet, vice-présidente de l'Isni.
La ministre avait annoncé vendredi dans un communiqué "la mise en place d'un dispositif de sanction" non spécifié à l'égard des établissements ne respectant pas le repos de sécurité des internes.
Obligatoire depuis 2002, le repos de sécurité est une pause de 11 heures qu'un interne en médecine doit prendre à l'issue de chaque garde de nuit, pour éviter qu'il ne travaille 24 heures d'affilée. Mais la mesure n'est pas respectée dans 20% des cas, d'après l'Intersyndicat national des internes (Isni).
L'Europe épingle la France
Dans un avis rendu en mars, la Commission européenne avait épinglé la France, estimant que les internes français passaient trop d'heures dans les hôpitaux (60 en moyenne, selon une étude de l'Isni), alors que la législation européenne impose une semaine de 48 heures maximum.
Pour rentrer dans les clous européens, le ministère de la Santé envisage de réduire les obligations de service des internes, actuellement découpées en onze demi-journées, dont deux consacrées à la formation.
"Le gouvernement propose de passer à 8 demi-journées de travail, plus une demi-journée de formation, et une demi-journée de temps personnel", explique le président de l'Isni, Emanuel Loeb. Mais pour garantir "plus de flexibilité" aux internes sans diminuer la qualité de leur formation, l'Isni demande que la demi-journée supprimée soit fixée au samedi matin, avec une semaine de travail bornée du lundi au vendredi. Le travail du samedi matin serait ainsi compté comme une garde, mieux rémunéré.