François Fillon "pas autiste": le CSA reçoit 55 signalements de téléspectateurs

Le candidat Les Républicains (LR) a suscité un début de polémique après avoir répété à trois reprises dimanche soir sur le plateau de France 2 qu'il n'était "pas autiste", pour expliquer qu'il entendait la contestation au sein de sa famille politique.

"Je ne suis pas autiste." Cette phrase, François Fillon l'a répétée à trois reprises sur le plateau de France 2 dimanche soir pour expliquer qu'il comprenait les difficultés et les voix dissonantes au sein de son parti. Cette sortie du candidat LR a provoqué la colère des associations et des personnes souffrant du syndrome d'Asperger et de leurs familles. Lundi soir, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a indiqué avoir reçu "55 signalements de téléspectateurs", à commencer par celui de l'association SOS Autisme.

"Il faut savoir que les mots ont un sens", s'agace sur RMC Olivia Cattan. "On ne peut pas employer ceux qui concernent un syndrome important pour s’insulter entre la droite et la gauche." La présidente de l'association SOS autisme France a d'ailleurs fait savoir qu'elle avait demandé à rencontrer François Fillon, dont l'épouse est marraine de l'association Asperger Aide France.

"Il y a une méconnaissance et un écart entre les politiques et les familles", a poursuivi Olivia Cattan. "S’ils écoutaient ce qu’on leur dit, ils n’emploieraient pas ce genre de mots car ça nous choque. Il y a peut-être un mépris ou une indifférence."

"Faute lourde"

Face à la controverse naissante, le porte-parole du candidat à la présidentielle, Damien Abad, a assuré que "la volonté de François Fillon n'avait pas été de blesser les associations ou les parents d'enfants autistes", en déplorant que "le handicap devienne un sujet d'instrumentalisation politique". "Nous allons écrire aux présidents d'associations" pour clarifier, a-t-il ajouté, en soulignant que François Fillon, lorsqu'il était à Matignon, avait "augmenté de 25% l'allocation adulte handicapés et était à l'origine d'une grande loi sur le handicap".

Pas sûr que cela suffise à calmer les esprits, alors que l'association SOS France Autisme, tout en rappelant que ce syndrome neuro-développemental qui touche 650.000 personnes, réclame des excuses à François Fillon. Dimanche soir, la secrétaire d'Etat en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion a dénoncé "une faute lourde" du candidat Les Républicains et "la marque profonde d'un mépris pour les personnes vivant avec des troubles du spectre autistique".

Sur les réseaux sociaux, la sortie de François Fillon a déclenché la foudre des internautes.

Justine Chevalier avec AFP