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Fitch ne prévoit pas de déclasser la note de la France

L'agence de notation Fitch Ratings n'a pas l'intention de déclasser la France, qui bénéficie actuellement de la note la plus élevée possible, le triple A, a dit vendredi son responsable des notes de crédit des dettes souveraines. /Photo d'archives/REUTERS

L'agence de notation Fitch Ratings n'a pas l'intention de déclasser la France, qui bénéficie actuellement de la note la plus élevée possible, le triple A, a dit vendredi son responsable des notes de crédit des dettes souveraines. /Photo d'archives/REUTERS - -

BRUXELLES (Reuters) - L'agence de notation Fitch n'envisage pas d'abaisser la note souveraine de la France, a déclaré vendredi un de ses...

BRUXELLES (Reuters) - L'agence de notation Fitch n'envisage pas d'abaisser la note souveraine de la France, a déclaré vendredi un de ses responsables, quelques jours après l'annonce par sa concurrente Moody's qu'elle se donnait trois mois pour évaluer la perspective du "triple A" français.

"Nous n'avons aucun projet de déclassement de la France", a dit David Riley, chargé de la notes des dettes souveraines, à des journalistes en marge d'une conférence à Bruxelles.

En début de semaine, l'agence de notation Moody's a la première égratigné le "triple A" français, en se donnant trois mois pour évaluer sa perspective stable, sur fond de ralentissement de la croissance, de crise de la zone euro et d'appels à une recapitalisation des banques.

Standard & Poor's a quant à elle publié vendredi une étude disant que les notes de plusieurs pays européens seraient abaissées en cas de récession dans la zone euro, dont celle de la France, qui passerait de "AAA" à "AA-".

Comme ses deux concurrentes, Fitch assigne une note "AAA" à la France, la plus élevée possible.

David Riley estime que la sévérité de la crise dans la zone euro devrait entraîner une récession.

"L'intensification de la crise met l'Italie, l'Espagne et d'autres pays de la zone euro sous pression (...), cela devrait générer une récession", a-t-il dit.

La France s'apprête à réviser sa prévision de croissance pour 2012, actuellement fixée à 1,75%, selon Le Figaro, qui cite une source gouvernementale. L'Allemagne a réduit cette semaine sa prévision de près de moitié.

UN DÉFAUT GREC SERAIT POSITIF POUR LA FRANCE

Un sommet européen est prévu dimanche à Bruxelles pour esquisser une sortie de crise de la zone euro, la manière de maximiser la puissance de feu du Fonds européen de stabilité financière (FESF), le fonds d'urgence européen, étant au centre des débats.

A la demande de Paris et de Berlin, un sommet supplémentaire de la zone euro sera organisé mercredi, notamment pour s'entendre sur cette question, l'un des éléments attendus par les marchés pour combattre la crise.

Les deux sommets seront également l'occasion de réviser le nouveau plan de sauvetage de la Grèce, dont les grandes lignes avaient été définies il y a trois mois.

Comme bon nombre de dirigeants européens, David Riley a dit s'attendre à une décote plus élevée sur la dette grecque que celle qui avait été négociée le 21 juillet, lorsqu'il avait été convenu que les créanciers privés consentent à une décote de 21% sur les titres de dette émis par Athènes.

Selon le responsable de Fitch, un plan de sortie de crise de la zone euro incluant un défaut de la Grèce serait favorable pour la France.

David Riley a ajouté que les conclusions des sommets européens à venir ne devraient pas entraîner un passage en revue des notes espagnole et italienne.

Il s'est dit persuadé que l'Espagne et l'Italie étaient solvables, tout en estimant que les deux pays étaient potentiellement confrontés à un problème de liquidités.

David Riley a d'autre part jugé qu'un créancier de dernier ressort crédible était nécessaire pour Rome et Madrid et que la Banque centrale européenne (BCE) devrait jouer ce rôle.

Marius Zahara, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Baptiste Vey