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Société

Festivals : des artistes « de plus en plus gourmands » ?

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La Fête de la musique marque le début de la saison des festivals. Des rendez-vous qui attirent de plus en plus de monde, mais dont les cachets d'artistes augmentent de façon inquiétante.

Ce dimanche 21 juin, premier jour de l'été, on fête la musique partout en France. Un événement qui marque le début de la saison des festivals, toujours aussi nombreux. Mais les organisateurs subissent de plus en plus la flambée des cachets d'artistes. Un exemple : Bruce Springsteen a demandé pas moins d'1 million d'euros pour se produire sur la scène des Vieilles Charrues à Carhaix en Bretagne (29), le 16 juillet prochain.

« Parce que le chiffre d'affaire du disque a fondu »

Pour expliquer cette inflation des cachets d'artistes, les organisateurs de festivals évoquent plusieurs raisons. D'abord, la crise du disque : aujourd'hui, de nombreux artistes produisent des disques à perte et tentent donc de se rattraper sur les concerts. Et de plus en plus sur les festivals d'été qui connaissent des taux de fréquentation records.
En 2008, 215 000 personnes s'étaient par exemple rendues aux Vieilles Charrues dans le Finistère (29). Un phénomène sur lequel revient Christophe Conte, journaliste responsable de la rubrique Musiques aux Inrockuptibles : « avant, un concert c'était une manière de promouvoir un disque, alors qu'aujourd'hui le disque est presque là pour faire la promotion du concert. Le chiffre d'affaire généré par l'industrie du disque ayant pas mal fondu ces dernières années, ça s'est répercuté sur les cachets des artistes, qui sont de plus en plus gourmands. Ce qui entraîne forcément une inflation un peu générale sur le prix des ventes. »

« Le festival le plus offrant emporte l'affaire »

Autre raison à cette flambée des cachets : la forte concurrence entre les différents festivals, de plus en plus nombreux, dont les dates se chevauchent souvent, et qui courtisent souvent les mêmes artistes. « C'est au plus offrant d'emporter l'affaire », conclue Christian Alex, directeur artistique des Eurockéennes (du 3 au 5 juillet, 100 000 spectateurs).

Résultat : des billets plus chers

Un jeu de l'offre et de la demande que les structures plus modestes ont évidemment du mal à suivre. « C'est parfois douloureux », explique François Floret, directeur du festival La Route du Rock (du 14 au 16 août, 15 000 festivaliers au Fort de Saint-Père à 15 kms de Saint-Malo en Ille-et-Vilaine). Chiffres à l'appui : « Là où on mettait 1500 euros pour un groupe en ouverture sur un festival ; maintenant il faut mettre au moins le double. Et un groupe comme MGMT (duo new-yorkais d'électro-rock psychédélique) par exemple, qu'on avait payé moins de 2000 euros il y a 1 an, se retrouve cet été avec des cachets de 100 000 euros. » Résultat, certains festivals ont dû augmenter le prix de leurs billets.

La rédaction, avec Gabriel Pereira