Fessenheim : la fermeture de la centrale en 2016 compromise

François Hollande s'était engagé à fermer la centrale nucléaire de Fessenheim durant son mandat. - -
Il l’avait promis, il le fera. Engagement de campagne de François Hollande, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2016 est toujours prévue, a confirmé le nouveau ministre de l'Écologie Philippe Martin qui affirme que la centrale du Haut-Rhin fermera « d'ici au 31 décembre 2016 ».
Plus facile à dire qu'à faire, pourtant selon l'Autorité de sûreté nucléaire pour qui il faudrait cinq ans pour qu'une telle fermeture soit possible. Techniquement et juridiquement, la procédure est complexe.
« Une procédure administrative longue »
« D’un point de vue technique, aucun problème. Arrêter un réacteur nucléaire, rien de plus simple : il suffit d’une décision du directeur de la centrale, et c’est facile de dire ensuite "je redémarre ce réacteur" », affirme Yannick Rousselet, membre de Greenpeace France. Mais il est beaucoup moins optimiste que le gouvernement sur la possibilité de le stopper pour de bon dans les délais. « Ce qui est plus compliqué, c’est la fermeture définitive. C’est une procédure administrative longue, il faut environ 5 ans. Donc l’arrêter techniquement, c’est jouable d’ici 2016, l’arrêter de manière définitive, c’est plus long ».
« Qu'on tape du poing sur la table »
Pour le député EELV et vice-président de l'Assemblée nationale Denis Baupin, il faudra en effet que le gouvernement fasse des efforts. « La balle est dans le camp du gouvernement pour dire clairement à EDF de faire le boulot. Aujourd’hui, la loi ne permet pas au gouvernement de fermer Fessenheim. C’est pour ça qu’il faut adopter la loi sur la transition énergétique et qu’on y décide d’autoriser le gouvernement à fermer les centrales pour des raisons énergétiques. Le projet de loi devrait être présenté au parlement début 2014. D’ici là, ce qu’il faut, c’est qu’on tape un peu du poing sur la table pour que le PDG d’EDF commence à démanteler une partie de l’installation nucléaire, qui fasse qu’on ne puisse plus revenir en arrière ».
Dernier recours : une loi
Mais pour le moment, EDF refuser les réacteurs, même temporairement. Il faudrait ensuite décharger les réacteurs et vidanger les circuits, mais l’opérateur n’en est pas là : il va même embaucher 50 personnes de plus sur le site. La dernière solution serait donc le vote d'une loi autorisant le gouvernement à prendre la décision sans demander son avis à EDF.