Faut-il légaliser l'euthanasie "active" ?

Actuellement, la loi interdit de donner intentionnellement la mort par un acte volontaire, quels qu'en soient les motifs, par le biais d'une euthanasie "active". - -
L'homme, urgentiste au Centre hospitalier de Bayonne, est en garde à vue depuis mercredi. Ce vendredi, il a été mis en examen. Il est soupçonné d'avoir aidé 4 personnes âgées à mourir en cinq mois (avril, mai, juillet et le 3 août dernier).Il aurait injecté un médicament à base du curare pour donner la mort à ses victimes. Il est donc soupçonné "d'euthanasie active", un crime puni de la réclusion à perpétuité. Tous les patients avaient été admis aux urgences et classés en "fin de vie". Ils devaient ensuite être admis en soins palliatifs. C'est une partie du personnel qui a informé la direction de l'hôpital de cas de morts suspects, après quoi le directeur de l'établissement a saisi le procureur de la République. Une information préliminaire pour "homicide volontaire avec préméditation" a été ouverte. Actuellement, la loi interdit de donner intentionnellement la mort par un acte volontaire, quels qu'en soient les motifs, par le biais d'une euthanasie "active".
« Une fin de vie ça peut durer plusieurs heures, plusieurs jours »
Marc Mariée est procureur de la Republique adjoint. Selon lui, les victimes étaient certes en fin de vie mais « une fin de vie ça peut durer plusieurs heures, ça peut durer plusieurs jours. Ce n’était pas des personnes placées sous traitement qu’il convenait de suspendre. Ce n’était pas des personnes qui, médicalement, souffraient. Donc on n’est pas du tout dans le contexte de la loi de 2005, on est face au comportement d’un médecin qui s’est arrogé le droit d’injecter des produits qui ont provoqué le décès du patient ».
"Il faut sortir de l'illégalité les médecins qui répondent à la demande de malades"
Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, milite pourtant de longue date pour une légalisation de la pratique."Il faut sortir de l'illégalité dans laquelle se trouvent parfois des médecins qui répondent avec compassion à la demande de malades. Je pense qu'il ne faut pas oublier, dans notre société, que c'est le citoyen lui-même qui doit décider. Aujourd'hui quand les médecins le font, à la demande de la personne, ils risquent les tribunaux. Une loi qui légalise l'euthanasie est indispensable en France".
"Notre rôle c'est d'aménager la mort, mais pas de la provoquer"
Une position que rejette catégoriquement le docteur Jean-Pierre Dickès, président de l'Association catholique des infirmières, médecins et professionnels de santé (ACIMPS). "Mon rôle c'est de maintenir les gens en vie et de soigner les gens, et non pas de mettre fin à leur vie. C'est pas aux patients de décider ce que les autres ont à faire. Ils prennent un tube d'aspirine et la question est réglée, ils font ce qu'ils veulent mais c'est pas notre job ça. Moi je ne veux pas mettre mon doigt la dedans. Notre rôle c'est d'aménager la mort, mais pas de la provoquer. En aucun cas".
Et vous, qu'en pensez-vous ?