Farines animales au menu

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La viande coûte plus cher ? Normal, répondent les éleveurs, qui se plaignent, eux, de l’augmentation des prix des aliments pour bétails. Pour faire face à l'explosion des prix du maïs, du blé ou du soja qui composent l'alimentation du bétail, Bruxelles réfléchit au retour des farines animales pour nourrir volailles, porcs et bovins. Suite à la maladie de la vache folle qu’elles ont contribuées à propager, elles ont été interdites en France en 2000.
Mais la Commission Européenne assure que les cas de bêtes touchées par l'ESB (encéphalite spongiforme bovine) diminuent de 40% chaque année. Aujourd'hui, l'idée serait donc d'en réintroduire car elles sont moins chères. Ces farines animales sont aussi des sources importantes de protéines pour compléter les rations alimentaires des animaux. Pour l'instant, la France est contre cette idée. Le ministère de l’Agriculture maintient avec fermeté l’interdiction.
Jean-Michel Lemetayer est président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). En colère, il dénonce un vrai gâchis : « Des sommes d’argent considérables sont dépensées pour détruire des protéines saines et utilisables dans les filières poisson, volaille ou porcin ».
Déçu par la position de la France sur la question, il appelle Michel Barnier, le ministre de l’Agriculture, à « plus de courage ». Rappelant que ses collègues européens sont « tous demandeurs de la réintroduction de ces protéines d’origine animale », il estime qu’« avant d’être contre, il faut essayer d’avoir l’avis des scientifiques ».