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Société

Exception culturelle : pour Barroso, la France est « réactionnaire »

Pour le président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, la volonté de la France concernant l'exception culturelle est "complètement réactionnaire".

Pour le président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, la volonté de la France concernant l'exception culturelle est "complètement réactionnaire". - -

Tollé général en France. A droite comme à gauche, on dénonce les propos de José-Manuel Barroso. Dans une interview publiée par l'International Herald Tribune, le président de la Commission européenne a qualifié la volonté de la France d'exclure le domaine culturel des négociations de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis de "complètement réactionnaire".

Si l’audiovisuel a bien été exclu des négociations concernant l’accord de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis, la France, à l’origine de cette exigence, a droit à un retour de bâton des plus désagréables de la part du président de la Commission Européenne José Manuel Barroso. Ce dernier a en effet qualifié cette exigence française de « complétement réactionnaire ». Une petite phrase qui ne passe pas très bien du côté du Parti socialiste mais qui ne dérange pas certains économistes.

« Continuer à entretenir et financer la création »

Parmi ceux, à gauche, qui n’acceptent pas ces déclarations de José Manuel Barroso, Catherine Trautmann, député européenne PS et ancienne ministre de la Culture. Pour elle, la France ne cherche pas à préserver un quelconque pré carré mais travaille pour tous : « Nous avons des cultures nationales, une diversité linguistique… c’est ça que nous voulons préserver. Nous avons un patrimoine ancien, des livres, des bibliothèques, des films. Ce que nous voulons continuer de pouvoir faire c’est de financer et entretenir cette création et surtout ne pas être obligés de libéraliser et considérer tout cela comme de simples marchandises. Ce n’est pas agressif ni réactionnaire, c’est la réalité ».

« C’est une aberration »

En revanche du côté de l’économiste et enseignant à l'université Paris Dauphine Pascal Salin, les raisons de la France sur l’exception culturelle sont plus politiques qu’autre chose. « C’est une aberration. Si véritablement en France et en Europe, on fait des œuvres qui plaisent au public, il y aura des recettes qui permettront de financer les œuvres en question. En réalité, le protectionnisme culturel répond à une toute autre préoccupation : faire plaisir aux producteurs culturels qui ont un impact important sur la population. Et donc on s’attire des alliés politiquement en les protégeant ».

Tugdual de Dieuleveult avec A. Roger