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Société

« En France, 40 000 personnes ne savent pas qu’elles sont séropositives »

Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, invité de Bourdin Direct ce vendredi

Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, invité de Bourdin Direct ce vendredi - -

Invité de Bourdin Direct ce vendredi, le Pr Delfraissy, directeur de l’Agence Nationale de Recherche sur le sida, fait le point, chiffres à l’appui, sur l’évolution du VIH dans le monde et en France en particulier.

Dans le monde, 37 millions de personnes sont affectées par le VIH, dont 25 millions qui n’ont pas encore été dépistés et 5 millions qui sont traités. En France, 140 000 personnes sont infectées par le VIH, dont 40 000 ne savent pas qu’elles sont séropositives – on le sait grâce à un calcul théorique –, d’où la nouvelle politique de dépistage qui va se mettre en place à partir de l’automne. Et parmi les personnes qui savent qu’elles sont séropositives, l’immense majorité sont suivies : environ 90 000 reçoivent un traitement antirétroviral.

« On peut passer des années sans se rendre compte qu’on est malade »

Quand on est infecté par le virus, pendant longtemps la maladie est silencieuse ; il n’y a aucun signal, sinon un peu de fièvre juste après l’infection. Après, on peut passer des années sans se rendre compte, du tout, qu’on est malade. On peut porter le virus, qui continue à détruire notre système immunitaire ; on est contaminant. Et en moyenne, le sida survient au bout de 10 ans.

« Ils découvrent qu’ils sont séropositifs en arrivant aux urgences »

Certes, les précautions, et notamment l’utilisation du préservatif, sont plus importantes aujourd’hui. Mais encore aujourd’hui en 2010, on voit très régulièrement arriver aux urgences des hôpitaux, et même à Paris, des gens avec une atteinte respiratoire aigue et qui découvrent qu’ils sont séropositifs.

« Des populations plus à risques »

En France, il y a environ 8000 nouvelles contaminations chaque année, essentiellement par rapports sexuels. Il y a des groupes qui sont plus à risques que d’autres, en particulier la jeune population homosexuelle et la population migrante des grandes villes. Parce qu’ils prennent plus de risques, se protègent moins et du fait de la prévalence dans les populations qu’ils fréquentent.

« Le dépistage bientôt moins médicalisé »

Le dépistage se fait souvent, lors d’une hospitalisation, d’un don de sang… mais il n’est peut-être pas assez ciblé sur ces populations les plus à risques. Aujourd’hui, le dépistage est très médicalisé. Mais, comme madame Bachelot l’a annoncé à Vienne, une nouvelle approche va se mettre en place avec le Plan Sida : les médecins généralistes doivent plus penser au dépistage et on va monter des systèmes de dépistage non médicalisé, fait par des non-professionnels de la santé, des associations. Par exemple, près des lieux de risques, la nuit, en sortie de boîtes de nuit pour les jeunes, avec un nouveau test rapide qui permet de donner une réponse en une vingtaine de minutes.

Pour écouter le podcast intégral de l’interview du Pr Delfraissy, cliquez ici.
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La Rédaction