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EN DIRECT - Marche des libertés: 133.000 manifestants en France, selon le ministère de l'Intérieur

EN DIRECT - Marche des libertés: 133.000 manifestants en France, selon le ministère de l'Intérieur

Manifestation contre la loi "sécurité globale", le 28 novembre 2020 à Paris

Plusieurs manifestations sont prévues sur le territoire français ce samedi la proposition de loi "sécurité globale" et sa mesure phare, qui prévoit de restreindre la possibilité de filmer les forces de l'ordre. Samedi dernier, la mobilisation avait rassemblé environ 22.000 personnes sur l'ensemble du territoire, selon les autorités.

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un photographe syrien blessé, RSF dénonce des violences policières

Reporters sans frontières a dénoncé ce samedi des violences policières "inacceptables" contre un photographe syrien, blessé lors de la manifestation contre le texte de loi "sécurité globale" et les violences policières à Paris. Collaborateur de Polka Magazine et de l'AFP, Ameer al Halbi, 24 ans, qui couvrait la manifestation place de la Bastille à titre indépendant, "a été blessé au visage par un coup de matraque", a affirmé sur Twitter Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

"On est déjà en difficulté...", le responsable d'un restaurant vandalisé témoigne

"C'est un énième coup dur", a réagi sur notre antenne le responsable d'un restaurant vandalisé en marge de la manifestation parisienne. "On était déjà mal en point après six mois d'inactivité", a-t-il regretté. "Voilà qu'on en rajoute..."

"Les dégâts sont heureusement que matériels mais c'est révoltant. Quel est l'intérêt de brûler du mobilier?", a-t-il poursuivi.

27 personnes placées en garde à vue à paris

27 personnes ont été placées en garde à vue à Paris, en marge de la manifestation contre la loi "S, a annoncé le parquet de Paris à BFMTV.

500.000 manifestants à travers la France, selon les organisateurs

Les organisateurs estiment quant à eux que 500.000 personnes ont manifesté en France. Le nombre s'élève à 133.000 selon le ministère de l'Intérieur.

"Le jour de réouverture pour nos petits commerçants est gâché"

"Comme je l'avais prévu, le jour de réouverture pour nos petits commerçants est gâché, à Paris, par les milices d'extrême gauche. Les Français en ont assez de ces images de saccage permanent", a twitté la cheffe du Rassemblement national Marine Le Pen, estimant que "jamais il n'a été aussi impératif et urgent de remettre la France en ordre".

Les derniers manifestants ont quitté la place de la Bastille

A Paris, les derniers manifestants avaient quitté la place de la Bastille à 20h30. Quelques camions de pompiers restaient présents pour éteindre les départs de feux et les incendies déclarés sur du mobilier urbain mais aussi un kiosque à journaux et dans une brasserie.

46 interpellations à Paris à 19h45

46 personnes avaient été interpellées à 19h45 en marge de la manifestation à Paris contre la loi "sécurité globale", a-t-on appris auprès de la préfecture de police

133.000 manifestants en France, selon le ministère de l'Intérieur

Au total, 133.000 personnes ont manifesté en France ce samedi, selon les chiffres fournis par le ministère de l'Intérieur. Au total, 70 rassemblements étaient organisés partout dans le pays.

37 policiers et gendarmes blessés en France

37 policiers et gendarmes ont été blessés en marge des manifestations organisées dans 70 villes de France, a appris BFMTV du ministère de l'Intérieur. A Paris, le ministère évoque 23 policiers blessés.

"Je condamne, une nouvelle fois, les violences inacceptables contre les forces de l’ordre", a réagi sur Twitter Gérald Darmanin.

Trois policiers blessés à Lyon ainsi que des manifestants

Trois policiers et des manifestants ont été blessés par des jets de projectiles pendant la manifestation à Lyon, ce samedi, a appris BFMTV de la préfecture de police.

L'incident s'est déroulé au niveau du pont de Guillotière lorsqu'un groupe d'une centaine de personnes violentes a retourné des conteneurs à verre. 

Neuf interpellations en marge de la manifestation à Paris

Ce samedi, à 18h15, les forces de l'ordre avaient procédé à neuf interpellations en marge de la manifestation contre la loi "Sécurité globale", a-t-on appris de la préfecture de police.

46.000 manifestants à Paris, selon le ministère de l'Intérieur

46.000 personnes ont manifesté à Paris ce samedi contre la loi "Sécurité globale", selon le ministère de l'Intérieur.

L'organisateur de la manifestation parisienne appelle à la dispersion

"L'organisateur de la manifestation a appelé à la dispersion" du cortège parisien, a affirmé la préfecture de police de Paris dans un tweet, appelant les manifestants à quitter la place de la Bastille.

Environ 6.000 manifestants à Bordeaux

Plusieurs milliers de personnes, 6.000 selon la préfecture, ont manifesté dans le centre-ville de Bordeaux, la plus importante manifestation dans cette ville depuis la crise des gilets jaunes.

"Vos armes, nos caméras", "Je suis Michel Zecler", "Laissez nous filmer, laissez nous respirer", "bienvenue sur la planète taire" ou "Flouter tue", pouvait-on lire sur des pancartes dans le cortège, sur lequel flottait les drapeaux de nombreuses organisations de gauche.

Environ 1400 manifestants à Lille selon la préfecture

Entre 1.400, selon la préfecture, et 4.000 personnes selon les organisateurs, ont manifesté à Lille après un rassemblement qui avait réuni plusieurs centaines de personnes dans la matinée.

Plusieurs personnalités politiques étaient présentes dès 11H, notamment la maire de Lille Martine Aubry, le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner, la députée européenne EELV Karima Delli, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel ou encore le député LFI Ugo Bernalicis.

Quelques débordements en marge de la manifestation à Lyon

Des milliers de personnes ont aussi manifesté à Lyon contre la loi "sécurité globale". Des manifestants et un policier ont été blessés par des jets de projectiles lors de débordements. La préfecture a chiffré à 7.500 le nombre des manifestants.

Aucune indication n'a été apportée sur la gravité des blessures occasionnées par des bouteilles de verre, lancées par un groupe de jeunes gens en direction des forces de l'ordre.

Plusieurs milliers de manifestants à Strasbourg, quelques tensions

Plusieurs milliers de manifestants ont protesté aux abords du centre-ville historique de Strasbourg. Quelques tensions sont survenis au moment de la dispersion.

Aux cris de "tout le monde peut filmer la police", le cortège qui comptait 1.500 manifestants selon la préfecture et près de 3.000 selon les médias locaux, s'est élancé peu après 13H30. Dans ses rangs : quelques dizaines de gilets jaunes, des syndicalistes (CGT, Solidaires, FO, FSU...), des militants du NPA ou de EELV et de très nombreux étudiants.

Une brasserie en feu place de la Bastille

Un incendie s'est déclaré dans une brasserie située place de la Bastille, en marge de la manifestation contre la loi "Sécurité globale", a annoncé la préfecture de police de Paris.

"Des manifestants empêchent les pompiers d'éteindre les incendies", alerte par ailleurs la préfecture, appelant les manifestants à libérer le passage.

François Hollande appelle à retirer l'article 24 de la loi "sécurité globale"

L'ancien président de la République, François Hollande, a appelé ce samedi à retirer l'article 24 de la loi "sécurité globale".

"Quand un texte heurte les consciences et divise la société, quand il risque de provoquer de la violence, il faut le retirer", a-t-il exprimé dans un tweet. Et de poursuivre: "la police doit agir conformément aux lois de la République, les comportements inacceptables doivent être sanctionnés avec la plus grande fermeté."

De nouvelles tensions place de la Bastille

De nouvelles tensions ont éclaté place de la Bastille peu après 17 heures. Les forces de l'ordre ont notamment fait usage de grenades de désencerclement tandis que certains manifestants mettaient le feu à du mobilier urbain.

Benoît Hamon demande la démission du préfet Didier Lallement

Benoît Hamon, président du parti Génération-s, présent dans le cortège parisien, a demandé la démission du préfet Didier Lallement.

"Il me semble qu'on franchit un cap avec cette lois-là. Il faut demander, c'est le minimum, la démission du préfet Didier Lallement après les faits de violence contre Michel Zecler à Paris", a-t-il affirmé.

"Le président de la République organise lui-même ce désordre pour faire mine de le combattre ensuite par quelques tweets", a-t-il ajouté.

Une forte mobilisation à Paris

Si aucun chiffre n'a pour l'instant été diffusé, la mobilisation parisienne est très suivie comme le montrent différentes vues aériennes du cortège.

Les manifestants place de la République
Les manifestants place de la République © THOMAS COEX

Premières tensions dans le cortège parisien

Un black bloc s'est formé à quelques centaines de mètres de la place de la Bastille, aux alentours de 15h45. Un groupe d'individus a lancé des projectiles contre les forces de l'ordre et a utilisé des barrières pour se protéger.

Paris: les premiers manifestants arrivent place de la Bastille

Les premiers manifestants parisiens arrivent place de la Bastille. Le cortège est parti de la place de la République aux alentours de 14h00.

Le cortège s'élance à Lyon

La manifestatation contre le projet de loi "sécurité globale" s'est élancée, aux alentours de 15h20, depuis la place des Terreaux à Lyon. Elle se rend place Bellecour.

Pour Audrey Pulvar, le préfet Didier Lallement "doit s'expliquer" car "la capacité de manifester pacifiquement dans Paris s'est réduite"

Audrey Pulvar, adjointe d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris, a affirmé que la "capacité de manifester pacifiquement" dans la capitale "s'est réduite" depuis l'arrivée du préfet Didier Lallement.

"Je pense que le préfet de police doit s'expliquer. La capacité de manifester pacifiquement dans Paris s'est réduite. Il y a des débordements dans certaines manifestations, des rassemblements qui ne sont pas pacifiques, mais il y a une grande majorité de rassemblements qui sont pacifiques. On a encore le droit de manifester en France, me semble-t-il", a-t-elle indiqué.

"Ils veulent nous rendre aveugles" s'inquiète le co-fondateur de Mediapart Edwy Plenel

"Ils veulent nous rendre aveugles". Le journaliste et co-fondateur de Mediapart Edwy Plenel est présent ce samedi après-midi lors du défilé parisien contre la proposition de loi "sécurité globale".

"Nous nous sommes au service du public. Vos caméras sont l'œil du peuple. Elles lui permettent d'être informé. On a libéré ça. Et aujourd'hui ils veulent nous rendre aveugles. Ils veulent que le peuple ne voit plus. Si on ne voit plus, il ne se passe rien", s'est-il inquiété devant notre caméra.

Jadot appelle Macron à "retirer cette loi liberticide"

Lui-aussi présent lors du défilé parisien, le député européen EELV Yannick Jadot a appelé Emmanuel Macron à "retirer cette loi liberticide" et au départ du Prefet de police Didier Lallement.

"Ce que j’attends c’est que le président entende les organisations garantes de l’état de droit et des libertés et qu’il retire cette loi liberticide, qui contrevient à nos libertés fondamentales", a-t-il expliqué.

"Le président provoque une crise démocratique et institutionnelle. Il faut qu’il sorte du pouvoir solitaire, il humilie le parlement, il conteste le pouvoir judiciaire, il faut un respect de la démocratie par le président."

Pour Olivier Faure, "Gérald Darmanin n'a cessé de mettre le l'huile sur le feu"

Présent au sein du cortège parisien, le Premier secrétaire du Parti socialiste a fustigé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui, selon lui, n'a "cessé de mettre de l'huile sur le feu, celui qui a opposé les uns aux autres, qui a fait en sorte que les Français se retrouvent opposés."

"Je suis là parce que je suis attaché à une République qui respecte l’état de droit, il n’est pas admissible, dans une semaine comme nous venons de vivre, que le gouvernement puisse imaginer nous imposer un article 24 qui lui-même nous interdit de filmer dans de bonnes conditions des scènes qui doivent être rapportées pour être condamnées", a-t-il ajouté.

Réforme de l'IGPN, formations: les pistes envisagées par l'exécutif après l'affaire Michel Zecler

Vendredi, Emmanuel Macron a pris pour la première fois la parole, dans une publication Facebook, sur la violente agression de Michel Zecler, un producteur de musique noir roué de coups samedi dernier par des policiers dans le XVIIe arrondissement de Paris.

Face aux récentes affaires de violences policières qui peuvent contribuer à alimenter la défiance entre la population et la police, le chef de l'Etat souhaite agir. Il a ainsi demandé au gouvernement de lui faire "rapidement des propositions pour réaffirmer le lien de confiance qui doit naturellement exister entre les Français et ceux qui les protègent". Il attend également des initiatives afin de "lutter plus efficacement contre toutes les discriminations".

Mobilisation dans plusieurs villes

Paris, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand, Caen... De multiples rassemblements sont prévus un peu partout dans l'Hexagone, contre ce texte jugé attentatoire à "la liberté d'expression" et à "l'Etat de droit" par ses opposants.

Des rassemblements ont eu lieu dans la matinée à Rennes mais aussi à Lille et Montpellier où entre 3800 selon la préfecture et 5000 personnes selon les organisateurs ont défilé.

"Plus de flics que de médecins, sens des priorités", "Démocratie floutée", pouvait-on lire sur les pancartes brandies à Montpellier.

Les portraits de députés favorables à la loi exposés à Paris

Alors que le cortège parisien est sur le point de partir en direction la place de la Bastille, plusieurs manifestants ont exposé sur le tracé les portraits des 388 députés ayant voté favorablement à la si décriée loi de "sécurité globale."

Plainte de Reporters sans frontière contre le préfet de police de Paris

Reporters sans frontières a porté plainte contre le préfet de police de Paris, Didier Lallement, "suite aux violences policières commises sur des journalistes lors d'une opération d'évacuation de migrants" à Paris lundi, a indiqué RSF samedi.

"Plusieurs journalistes et photographes ont fait l'objet de violences injustifiées de la part des forces de l'ordre", expose RSF, qui a présenté à l'AFP un certificat de dépôt de plainte auprès du parquet de Paris.

RSF a notamment porté plainte contre X et contre Didier Lallement pour "violences volontaires aggravées ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de huit jours et violences aggravées ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'ayant entraîné aucune incapacité de travail". L'organisation représentante des journalistes a également porté plainte pour "entrave à l'exercice de la liberté d'expression".

Plus d'un millier de manifestants rassemblés à Lille

"Liberté, égalité, filmez!": entre 1000 et 1500 personnes se sont rassemblées samedi matin à Lille pour le retrait de la loi "sécurité globale", selon les organisateurs et un comptage de l'AFP, la préfecture dénombrant 400 manifestants.

"On se fait frapper pendant les scènes coupées!", "floutage de gueule", disaient notamment les pancartes brandies face à la préfecture, au milieu de drapeaux et badges du Club de la presse, des syndicats SNJ-CGT, CFDT, SDJ-FO, Sud Solidaires, ou encore de la Ligue des droits de l'Homme.

Plusieurs personnalités politiques étaient présentes dès 11h, notamment la maire de Lille Martine Aubry, le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner, la députée européenne EELV Karima Delli, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel ou encore le député LFI Ugo Bernalicis.

Des journalistes refusent un "droit de censure" de la police sur leurs reportages

Dans un texte rendu public samedi, plusieurs journalistes de l'audiovisuel, réalisateurs de documentaires, rédacteurs en chef, directeurs de l'information et producteurs de magazines d'actualité ont dénoncé dans un texte rendu public samedi la volonté de la police et d'autres institutions de s'arroger un "droit de censure" sur leurs reportages et documentaire. Ils pointent du doigt une volonté de mépriser la liberté d'informer, à travers des conventions de tournage de plus en plus contraignantes.

"Les tentatives de contrôle de nos tournages par les pouvoirs publics (police, justice, administration pénitentiaire, gendarmerie notamment), n'ont jamais été aussi pressantes", affirment ces journalistes de l'audiovisuel, réalisateurs de documentaires, rédacteurs en chef, directeurs de l'information et producteurs de magazines d'actualité.

"Un exemple illustre cette dérive. Avant d'autoriser à filmer des policiers dans l'exercice de leurs fonctions, le service de communication de la police nationale exige désormais un droit de validation du reportage avant diffusion", ajoutent-ils.

Le texte complet et la liste intégrale des signataires sont consultables ici.

Les manifestants se retrouvent place de la République

Dans le cadre de la mobilisation contre la loi "sécurité globale", le cortège parisien, qui doit s'élancer à 14h en direction de Bastille, prend forme place de la République où plusieurs centaines de personnes sont déjà présentes.

Le Sénat entend clarifier l'article 24 controversé

Le président LR du Sénat Gérard Larcher s'est dit satisfait que la commission créée par Jean Castex ne réécrive plus le controversé article 24 de la proposition de loi sur la "sécurité globale", et prévenu que la Chambre haute allait le "clarifier."

"Sans doute la commission des Lois (du Sénat), mais c'est à elle d'y travailler, va clarifier le texte de cet article 24, mais aussi d'autres articles. Sans doute les sénateurs vont-ils insérer ce nouveau délit dans le Code pénal, mais sans toucher à la loi sur la presse", a affirmé le président du Sénat dans Le Parisien publié samedi.

L'article 24 de la proposition de loi "Sécurité globale", adoptée par l'Assemblée et qui doit être examinée par le Sénat, pénalise d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" de membres des forces de l'ordre en intervention, quand elle porte "atteinte" à leur "intégrité physique ou psychique".

A Montpellier, des milliers de personnes défilent pour "défendre la démocratie"

Etudiants, retraités, familles: entre 3.800 selon la préfecture et 5000 personnes selon les organisateurs ont défilé samedi à Montpellier pour "défendre la démocratie" et demander le retrait de la proposition de loi dite de "sécurité globale".

De nouvelles affaires de violences policières ont renforcé l'opposition à ce texte et les manifestants étaient plus du double de la semaine précédente (1500).

"Plus de flics que de médecins, sens des priorités", "Démocratie floutée", pouvait-on lire sur les pancartes.

Article 24: Laurent Fabius rappelle le respect de l'Etat de droit

Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius rappelle que "l'État de droit, c'est-à-dire une justice indépendante, les grands principes de liberté, d'égalité, d'association, la séparation des pouvoirs, doit toujours être respecté", dans le contexte explosif de contestation d'une mesure pénalisant la diffusion de l'image des policiers.

"L'état du droit est parfois débattu, parfois il est modifié et il doit être contrôlé. Mais l'État de droit, c'est-à-dire une justice indépendante, les grands principes de liberté, d'égalité, d'association, la séparation des pouvoirs, doit toujours être respecté", a-t-il déclarédans un entretien au Parisien paru samedi.

Interrogé pour savoir si l'article 24 de la proposition de loi "sécurité globale", qui pénalise la diffusion de l'image de policiers, restreint la liberté de la presse, il répond que "le Conseil constitutionnel ne donne pas de conseils, il prend des décisions qui s'imposent à tous" et n'intervient "donc pas en amont".

Jean-Luc Mélenchon réclame "une refonte de la police"

Interrogé en marge du cortège parisien, le leader de la France insoumise a estimé que "beaucoup de monde s’est rendu compte que quelque chose a pourri à l’intérieur de la police du fait du sentiment qui a été donné à des éléments violents, stupidement recrutés dans la police, qu’ils seraient toujours couverts."

Pour le candidat à la présidentielle de 2022, ces éléments "ont pu se livrer à des violences, mais aussi intimider leurs collègues, leur faire peur."

De fait, Jean-Luc Mélenchon estime qu'il "est temps de procéder à une reprise en main générale de la police et pour mieux dire et être encore plus clair, à une refonte de la police."

Des commerces parisiens resteront fermés

Si les petits commerces sont autorisés à rouvrir leurs portes ce samedi à la faveur d’un allègement des règles du confinement, certains gérants de boutiques parisiennes installés dans le périmètre de la manifestation contre la loi "sécurité globale" prévue ce même jour à République (11e arrondissement) craignent de ne pas pouvoir en faire de même.

Responsable d’une boutique de vêtements boulevard du Temple, Philippe Fellous a déjà pris la décision de rester fermé toute la journée par crainte des débordements:

"Je n’ai pas eu le temps de prendre mes dispositions pour barricader ma boutique. Et est-ce que c'est le rôle d'un commerçant de barricader sa boutique? Ce n’est pas ça, c’est de faire plaisir, de donner de la joie", explique-t-il avec résignation.

A Paris, la justice autorise la manifestation entre République et Bastille

Jeudi, le préfet de police de Paris avait pris un arrêté interdisant un cortège déambulant entre la place de la République et celle de la Bastille, conformément aux recommandations de l'Agence régionale de la santé. Mais cet arrêté a été suspendu par le Tribunal administratif de Paris, a appris BFMTV ce vendredi soir.

"La Marche des libertés aura bien lieu demain de République à Bastille à 14h. Nous défendrons toutes les libertés", a tweeté Arié Alimi, avocat au barreau de Paris.

Dès lors, la préfecture a pris la décision de renforcer son dispositif de maintien de l'ordre, avec notamment 22 unités de forces mobiles prévues contre 17 à l'origine.

Le syndicat de police alliance juge 'irresponsable" le niveau de sécurisation

Frédéric Lagache, délégué général du syndicat de police Alliance, a jugé ce samedi "irresponsable" le niveau de sécurisation de la manifestation parisienne contre la proposition de loi "Sécurité globale" et les violences policières, envisagé par la préfecture de police de Paris.

Dans une déclaration à l'AFP, il a expliqué que "les autorités s'attendaient à des infiltrations de gilets jaunes radicaux, voire des black blocs lors de cette manifestation à haut risque prévue de République à Bastille".

Or, a-t-il dit, mobiliser "2000 membres des forces de l'ordre pour sécuriser une telle manifestation où l'on attend environ 40.000 personnes, c'est irresponsable pour la sécurité des manifestants et pour celle des policiers".

La lettre de Didier Lallement aux policiers

Ce vendredi, le préfet de police de Paris a demandé aux policiers de tenir "la ligne républicaine jusqu'au bout", dans un courrier envoyé à chacun d'entre eux.

"Dévier de la ligne républicaine qui nous sert de guide, cette ligne qui a éclairé les pas de nos anciens dans les ténèbres de l'histoire, c'est renier ce que nous sommes, c'est ébranler le pacte de confiance qui nous unit à nos concitoyens, c'est perdre le sens de notre mission", écrit le préfet dans cette missive.

Soulignant "attendre de chacun (d'eux) qu'il tienne la ligne jusqu'au bout", il ajoute: "L'exigence que je place en vous, je me l'impose aussi."

Une semaine de tensions

Depuis, la controverse autour de ce texte, vivement dénoncé par les journalistes et les défenseurs des libertés publiques, s'est encore renforcée.

L'évacuation brutale d'un camp de migrants à Paris lundi soir et la révélation jeudi du passage à tabac d'un producteur de musique noir par quatre policiers ont suscité l'indignation et électrisé le débat. Des scènes filmées et visionnées des millions de fois sur les réseaux sociaux.

Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron est descendu vendredi dans l'arène pour dénoncer l'"agression inacceptable" du producteur Michel Zecler et des "images qui nous font honte."

Il a demandé de nouveau au gouvernement de lui faire rapidement des propositions "pour lutter plus efficacement contre toutes les discriminations."

De nombreuses manifestations organisées

Paris, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand, Caen... De multiples rassemblements sont prévus un peu partout dans l'Hexagone, contre ce texte jugé attentatoire à "la liberté d'expression" et à "l'Etat de droit" par ses opposants. Dès vendredi soir, plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Nantes.

Les manifestants redoutent la portée de son article 24, pénalisant ceux qui voudraient filmer les forces de l'ordre avec une intention malveillante.

Après avoir modifié le texte pour inclure des garanties sur le "droit d'informer", le gouvernement a passé la semaine à tenter de déminer ce dossier, sans réel succès.

Samedi dernier, la mobilisation avait rassemblé environ 22.000 personnes sur l'ensemble du territoire, selon les autorités.

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