Rythmes scolaires: Aubry choisit d'appliquer la réforme en 2014

Lille a choisi d'appliquer le changement des rythmes scolaires voulu par le gouvernement à la rentrée 2014. Un coup dur pour Vincent Peillon, le ministre de l'Education, qui porte cette réforme.

La maire PS de Lille, Martine Aubry, a, ce lundi lors d'une conférence de presse, décidé de mettre en oeuvre le passage à la semaine à quatre jours et demi à la rentrée de 2014.

Martine Aubry a déclaré qu'elle voulait "prendre le temps de la concertation". Elle a ajouté que la date d'application n'était "pas un enjeu, ce qui est important, c'est le contenu.

Dans une interview donnée au journal Le Monde, l'ex-patronne du PS déclare avoir besoin de temps "pour un projet éducatif de qualité". Après avoir qualifié le passage à la semaine de quatre jours en 2008 de "catastrophe", Martine Aubry a précisé les modalités de l'application de ce changement de rythmes.

Plutôt le samedi que le mercredi

La maire explique ainsi que son choix, pour la demi-journée de travail supplémentaire imposée aux enfants, s'est porté sur la journée de samedi, plutôt que celle du mercredi. Les raisons invoquées sont diverses. Il s'agit en premier lieu "d'écouter aussi les pédagogues, médecins, psychologues, chronobiologistes" qui "considèrent que la coupure de deux jours le week-end est une rupture du rythme de l'enfant, qui a du mal ensuite à se remettre en classe le lundi matin".

Deuxième argument: "beaucoup de familles se sont déjà organisées pour leur mercredi et beaucoup d'entre elles auraient du mal à venir chercher leur enfant le mercredi midi". Enfin, souligne la maire de Lille, le samedi rendrait plus facile "la rencontre" entre parents et enseignants.

"C'est normal de vouloir aller vite", à propos de Peillon

Le choix de la municipalité administrée par l'ancienne Secrétaire générale du Parti socialiste est éminemment symbolique, alors que les grandes villes se prononcent petit à petit sur leur passage à la semaine de quatre jours et demi. Le basculement pourra d'ailleurs se faire aux choix, soit dès 2013, soit à la rentrée de 2014. Les communes ont jusqu'au 31 mars pour faire connaître leur choix définitif.

A la question de savoir si le ministre de l'Education a commis une erreur politique en voulant aller trop vite, Martine Aubry répond qu'il "est normal d'aller vite quand on pense que c'est bon pour les enfants". "Je suis totalement engagée derrière la réforme que porte Vincent Peillon, pour une véritable refondation de l'école", a-telle ajouté encore.

D'autres grandes villes reportent également à 2014

D'autres grandes villes socialistes, telles Lyon, Strasbourg, Montpellier, Metz ont déjà annoncé qu'elles attendront 2014. La décision définitive de Paris ne sera connue que le 25 mars. Bertrand Delanoë, l'actuel maire de Paris, souhaite mettre en œuvre la réforme en 2013 mais seulement "si cela est possible".

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