Meurthe-et-Moselle: des professeurs exercent leur droit de retrait après une vidéo publiée par une collégienne

Le collège Croix-de-Metz à Toul. - Capture d'écran Google Maps
Aucun cours n'a été assuré aujourd'hui au collège Croix-de-Metz à Toul (Meurthe-et-Moselle). Dans cet établissement scolaire situé à l'ouest de Nancy, le corps enseignant a choisi d'exercer ce lundi 3 février son droit de retrait après un incident impliquant le parent d'une élève et un surveillant. L'origine de cet accrochage: la diffusion d'une vidéo par une collégienne qualifiée de "diffamatoire" par des enseignants, rapporte Ici Sud Lorraine (ex-France Bleu).
La vidéo, vue plus d'un million de fois sur les réseaux sociaux, montre le témoignage d'une collégienne qui affirme avoir été mise à pied par l'établissement scolaire après avoir dénoncé un autre collégien qui lui aurait envoyé du contenu à caractère pornographique.
Un signalement effectué au procureur de la République
Des faits qu'elle rapporte - selon Ici Sud Lorraine - à la CPE et à son père qui a menacé l'autre adolescent de porter plainte contre lui s'il continue à envoyer ces photos et vidéos. Ce dernier a alors prévenu un surveillant scolaire qui aurait rattrapé la collégienne par le bras lorsqu'elle est retournée au collège. Le père de cette dernière, témoin de la scène, se serait alors "précipité" sur le surveillant toujours selon l'Est Républicain.
Un signalement a été effectué au procureur de la République par le directeur académique tandis que la cheffe d'établissement a déposé une plainte. Sollicité par nos confrères, le père de la collégienne conteste toute violence ou intrusion. La famille de l'adolescente a porté plainte, elle, contre le surveillant.
"Suite à des commentaires sur les réseaux sociaux, la sécurisation de l’établissement a été organisée avec des équipes mobiles de sécurité (...) pour garantir un environnement sécurisé pour tous", indique le rectorat selon des propos rapportés par l'Est Républicain.
Le directeur académique attendu sur place demain
L'académie de Nancy-Metz évoque encore "des faits inacceptables (qui) ont conduit la direction du collège de la Croix de Metz à convoquer les membres du conseil de discipline".
"Les enseignants peuvent se sentir légitimement menacés. Les élèves utilisent les réseaux sociaux comme un défouloir, et non comme un simple moyen de communication", alerte à Ici Sud Lorraine, Fabrice Calderara du SNES-FSU en Meurthe-et-Moselle. Le représentant syndical relève que "c'est un déchaînement sur les réseaux sociaux qui a abouti" à l'assassinat de Samuel Paty en 2020.
Le directeur académique des services de l'Éducation nationale est attendu sur place mardi 4 février, date à laquelle la collégienne devait initialement passer en conseil de discipline mais qui a été reporté "pour des raisons d'organisation".