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La contestation étudiante gagne Sciences Po Paris

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Une partie des étudiants de Sciences Po Paris bloquent le bâtiment principal depuis mardi soir. Ils estiment que leur établissement est un "aperçu de ce à quoi ressemblera l'enseignement supérieur" si les réformes du gouvernement sont menées à bien.

"Nous occupons Sciences Po parce que Macron en est sorti, et que nous ne voulons pas finir comme lui." Mardi soir, la contestation étudiante a fini par gagner Sciences Po Paris. Contre la réforme de l'accès à l'université, mais aussi contre "toutes les lois antisociales et racistes portées par ce gouvernement (loi asile et immigration, casse de la fonction publique...)", expliquent les étudiants dans un communiqué

Dans la nuit de mardi à mercredi, ces derniers étaient environ 70 selon la direction à occuper pacifiquement le hall de l'école, avant de continuer le blocage dans la journée. 

"En tant qu'étudiant.e.s à Sciences Po, certaine.s diront que nous n'avons pas notre mot à dire dans le mouvement social étudiant actuel contre la sélection, puisque notre école est par essence sélective", concèdent-ils dans le texte. 

"Nous estimons que notre école sert de laboratoire aux politiques d'éducation néolibérales et racistes telles que celles orchestrées aujourd'hui par le gouvernement", font-ils toutefois valoir. 

"C'est un symbole fort de dire non à Emmanuel Macron, surtout ici où il a étudié"

Pour ces étudiants mobilisés, l'Institut d'études politiques est un "aperçu de ce à quoi ressemblera l'enseignement supérieur si nous laissons faire Macron". Soulignant que le président de la République et "de nombreux membres de sa majorité parlementaire" y ont étudié, ils dénoncent "tant dans la gestion de l'école que dans les contenues des enseignements" un "relais académique et symbolique de l'idéologie néolibérale et raciste dominante". 

"C'est un symbole de dire tout simplement non à Emmanuel Macron et à ses réformes, à ses lois, surtout ici où il a étudié", résume une étudiante au micro de BFM Paris. "On voit qu'ici aussi des gens se mobilisent et que ça suscite aussi le débat au sein de Sciences Po", estime une autre. 

"Je soutiens l'ensemble des luttes. Il y a un ras-le-bol politique général", explique sur place à l'AFP Lounes, étudiante en 2e année de master. 

"C'est une honte!", dénonce en revanche Paul, étudiant en première année. "Plein de gens veulent aller en cours. Il y a une majorité silencieuse qui ne veut pas ça". 

"Je m'interroge sur la légitimité de cette mobilisation et aussi sur les méthodes employées. Nous sommes 4000, les étudiants qui occupent ce bâtiment sont entre 100 et 150", jauge auprès de BFM Paris un autre étudiant, qui tracte en compagnie de l'association étudiante Sciences Po En Marche devant l'établissement, contre le blocage. 

Les cours qui étaient prévus dans le bâtiment occupé ont été reprogrammés ailleurs. Seuls les étudiants de Sciences Po sont autorisés à entrer dans les locaux, en nombre limité. A Rennes, des perturbations ont également affecté l'Institut d'études politiques, où un amphi a été bloqué mardi soir.

Liv Audigane, avec AFP