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"Islamo-gauchisme" à l'université: Élisabeth Borne recadre le ministre de l'Enseignement supérieur

La ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne, Paris, le 20 mars 2025

La ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne, Paris, le 20 mars 2025 - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

La ministre de l'Éducation nationale a recadré son collègue de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste pour avoir estimé que l'"islamo-gauchisme" est une notion qui "n'existe pas".

Elle dénonce "l'un des combats que mène LFI". La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a recadré dimanche 13 juillet son collègue chargé de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste pour avoir estimé que l'"islamo-gauchisme" est une notion qui "n'existe pas".

"Ce courant existe dans la société, donc nécessairement à l'université", a affirmé Élisabeth Borne sur radio J.

Lundi sur LCP, Philippe Baptiste avait estimé que "ce terme n'existe pas en tant que terme universitaire, il n'est même pas bien défini, donc cette notion n'existe pas". Il y a certes "des abus", mais "se dire qu'il y a un mouvement islamo-gauchiste qui serait là à vouloir prendre le pouvoir au sein de telle ou telle université, non, je ne crois pas que ce soit la réalité", avait-il ajouté.

Interrogée dimanche sur sa définition du terme, Élisabeth Borne a estimé que "ce sont des gens d'extrême gauche qui considèrent que les musulmans sont une force électorale, qui les courtisent en encourageant le communautarisme et en banalisant l'islamisme radical".

"Il y a à la fois des personnalités et des partis politiques, je pense notamment à LFI, qui portent une idéologie d'extrême gauche qui instrumentalise l'islam, qui banalise l'islamisme radical, et qui encourage le communautarisme", a affirmé la ministre de l'Éducation.

"Jeu de l'entrisme"

"Ça fait partie des combats que mène LFI, notamment pour faire entrer ces idéologies au sein de l'université et ils s'en cachent pas" puisqu''"ils font le tour pour certains d'entre eux de toutes les universités de France, donc je pense que leur combat est assez clair", a-t-elle ajouté.

Les déclarations de Philippe Baptiste avaient suscité de vives réactions à droite. "Nier la présence de l'islamo-gauchisme dans les universités, c'est jouer le jeu de l'entrisme à un moment où nous devons être intraitables face à ce fléau", avait ainsi affirmé le secrétaire général de LR Othman Nasrou.

"Dire que l'islamo-gauchisme n'existe pas, c'est un peu comme dire que la Terre n'est pas ronde", avait estimé l'ancien ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer.

La position de Philippe Baptiste contraste avec celle de ses prédécesseurs: en 2021 la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait voulu demander une enquête sur "l'islamo-gauchisme" à l'université, suscitant une polémique.

L.V. avec AFP