Internat, voyages scolaires: des questionnaires sur les violences à l'école envoyés à tous les élèves du public et du privé

Des collégiens à Lyon (image d'illustration) - JEFF PACHOUD / AFP
"Systématiser" le recueil de la parole. Le plan de la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne contre les violences à l'école lancé officiellement ce lundi 17 mars prévoit l'envoi de questionnaires aux élèves en internat et après les voyages de classe.
Ce plan est mis en oeuvre dans la foulée des révélations sur les violences physiques et sexuelles qui ont eu lieu pendant des décennies dans plusieurs établissements scolaires catholiques, dont Notre-Dame de Bétharram, inspecté cette semaine pour la première fois en 30 ans.
"Le recueil de la parole doit être systématisé dans les lieux où les élèves peuvent être les plus vulnérables. Les élèves en internat auront accès à des questionnaires anonymes en ligne à chaque trimestre", promet le communiqué du ministère de l'Education nationale.
"En fonction des réponses à ces questionnaires, et à la moindre alerte, des entretiens avec des professionnels sociaux, de santé et des psychologues seront organisés" poursuit-il.
"Les questionnaires seront aussi proposés à la suite de voyages scolaires, dès lors qu'ils comportent une nuitée", précise le plan de la ministre.
Des tests généralisés à la rentrée 2025
Après une "phase de test dans quelques établissements", ces questionnaires seront "généralisés à tous les établissements publics et privés à la rentrée 2025", précise le ministère dans un communiqué.
"On a eu connaissance d'incidents qui ont pu se passer dans des voyages scolaires (...) Il faut qu'on se donne tous les moyens de recueillir" leur parole, a argumenté Elisabeth Borne lundi sur franceinfo, sans donner de détails sur l'organisation concrète de ces questionnaires.
Le plan d'Elisabeth Borne prévoit de "mobiliser le 119", numéro d'appel pour l'enfance en danger, "quand quelqu'un signale des violences au sein d'un établissement public ou privé" ainsi que le déploiement au privé de l'application "faits établissements", déjà en vigueur dans le public.
Les équipes d'inspections dans les établissements privés sous contrat, qui n'étaient quasiment jamais contrôlées jusqu'alors, vont par ailleurs être musclées.
Des effectifs d'inspecteurs renforcés
L'ex-ministre Nicole Belloubet avait déjà annoncé un renforcement des contrôles des établissements privés sous contrat, avec le recrutement de 60 inspecteurs supplémentaires qui portait alors leur nombre à 140, rappelle le communiqué du ministère lundi.
"Ces effectifs vont être renforcés par 60 inspecteurs supplémentaires sur les deux prochaines années (...) entièrement affectés aux missions de contrôles des établissements privés sous contrat".
Le ministère vise ainsi 40% des établissements privés sous contrat inspectés dans les deux prochaines années, dont la moitié par des visites sur place. Plus de 2 millions d'élèves sont scolarisés en France dans plus de 7.000 établissements catholiques privés sous contrat.