En quoi vont consister les tests d'aptitude physique en classe de 6e?

Des élèves faisant du sport à La Roseraie, à Marseille, le 2 septembre 2024 - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Quel est le niveau de performance physique des collégiens français? La France pourra prochainement s'appuyer sur de nouvelles statistiques. Ce jeudi 3 avril, la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne a confirmé l'élargissement à tous les collèges des tests de forme physique pour les élèves de 6e. Cela pour la rentrée de septembre 2025.
Ces tests ne seront cependant pas obligatoires: les établissements et les professeurs pourront refuser de les mettre en place. Reste que l'objectif affiché par le ministère est que ces états des lieux permettent d'identifier les faiblesses de chacun afin d'adapter l'enseignement sportif aux profils particuliers.
"Cela permet de situer le niveau des élèves, leurs éventuelles difficultés et mieux les accompagner", a assuré la ministre sur France 2.
• Une épreuve d'endurance
Trois exercices ont été mis en place lors des phases de test auprès de 4.000 élèves pour mesurer l'endurance, la force musculaire et la vitesse des élèves. Les conclusions des premiers essais ont été publiées ce jeudi 3 avril.
Pour mesurer la capacité cardio-respiratoire des élèves, autrement dit l'endurance, ils seront soumis au "test navette Luc Léger". Voici comment il est décrit par le ministère de l'Éducation dans son rapport: Les élèves "sont amenés à courir le plus longtemps possible en suivant une vitesse imposée et augmentant progressivement. Après 2 minutes d'échauffement à 8 km/h, ils doivent courir 1 minute à 8,5 km/h, puis 1 minute à 9 km/h, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’ils n’arrivent plus à suivre le rythme imposé".
• Une épreuve de saut sans élan
La seconde épreuve doit mesurer la force musculaire. Les élèves doivent sauter sur la plus grande longueur possible sans profiter d'un élan.
"Lors de celle-ci, les élèves sautent, en moyenne, à 138 cm du point de départ; la moitié d’entre eux ont une performance comprise entre 120 cm et 155 cm", précise le ministère.
Un saut qui ne dépasse pas 110 cm est considéré comme insatisfaisant, soit un élève "à besoins sur cette épreuve". À l'extrême inverse, 5% des élèves sautent à au moins 179 cm.
• Une course de vitesse sur 30 mètres
La dernière valeur mesurée est la vitesse des élèves, en mesurant le temps nécessaire aux collégiens pour effectuer une distance de 30 mètres. Chez 5% des élèves, la distance est parcourue en moins de cinq secondes.
"À la rentrée 2024, les performances des élèves de sixième varient entre 4 et 17 secondes. Malgré cette plage de temps relativement large, la plupart des performances sont concentrées sur un intervalle de temps assez restreint: 60 % des élèves terminent l’épreuve entre 5,2 et 6,2 secondes".
• Des jeunes globalement moins sportifs
Ces données permettront au gouvernement d'obtenir une vision d'ensemble des capacités sportives des jeunes Français, dans un contexte de sédentarisation globale et de croissance perpetuelle des chiffres du nombre de personnes en surpoids.
37% des 6-10 ans et 73% des 11-17 ans n’atteignent pas les standards d'activité physique recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 60 minutes d'activité d'intensité modérée à soutenue chaque jour. En 25 ans, les enfants ont même perdu 40 % de leurs capacités cardio-vasculaires.
La sédentarité est la quatrième cause de mortalité et la première cause de mortalité évitable selon l’OMS. Elle augmente le risque d’obésité, mais aussi de diabète, d’hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires et de certains cancers. En France aujourd’hui, 17 % des jeunes de 6 à 17 ans sont en surpoids dont 4% en situation d’obésité.