A 4/20, admissible pour devenir enseignant?

Les exigences pour recruter des enseignants seraient revues à la baisse dans certaines académies, faute de candidats.

"Si la barre était à 10/20, nous ne pourrions recruter que quelques centaines de candidats." Constat d'un haut fonctionnaire de l'Education nationale interrogé par L'Express qui révèle que, dans certaines académies, le ministère a dû baisser les notes d'admissibilité aux concours visant à recruter des enseignants. Et l'hebdo de citer: "4/20 à Créteil, 4,5/20 à Versailles, 5/20 à Paris et 7/20 à Strasbourg".

La cause de ces critères revus à la baisse: la promesse de François Hollande de recruter 60.000 personnes en 5 ans dans l'Education nationale. Le nombre d'enseignants recrutés en 2013 est de 17.585, selon les chiffres du ministère, en hausse de 39% par rapport à l'année précédente qui se félicitait d'avoir trouvé assez de candidats pour pourvoir les postes proposés, notamment en lettres modernes.

Le ministère, sans confirmer ses notes d'admissibilité, explique à L'Express qu'il existe bien des "difficultés de recrutement" mais affirme que les concours attirent plus de candidats désormais et qu'il n'y a donc "aucune raison" d'assouplir les critères de sélection.

Double concours cette année

"Je suis inquiet du niveau d'exigence qu'on pourra maintenir", indique dans une interview Didier Geiger, directeur de l'IUFM de l'académie de Créteil qui précise néanmoins ne pas connaître les barèmes instaurés pour les concours. Selon lui, "les étudiants qui s'orientent vers les métiers du professorat ne sont pas les meilleurs", les bons étudiants privilégiant, selon lui, des filières où les salaires sont meilleurs.

Cette nouvelle polémique intervient alors qu'en juin des candidats avaient protesté après avoir reçu un zéro éliminatoire, les privant d'accès aux postes d'enseignants.

Cette année, le recrutement se fait selon deux concours et des modalités bien différentes, rappelle LeMonde.fr qui explique que, contrairement aux craintes des derniers mois, "il devrait y avoir suffisamment d'enseignants devant les élèves à la rentrée".