Ecotaxe : le gouvernement écarte tout enterrement

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Malgré la colère et les multiples dégradations contre les portiques, l’écotaxe ne sera pas jetée aux oubliettes. Plusieurs ministres ont assuré lundi que l'écotaxe, ne serait pas enterrée et ont appelé à la fermeté face aux actes de "vandalisme" au lendemain d'un week-end marqué par de nouveaux heurts entre manifestants et forces de l'ordre en France. Sous la pression des manifestants bretons, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé le 29 octobre la suspension de cette éco-redevance sur le transport routier décidée par la précédente majorité et qui devait initialement entrer en vigueur le 1er janvier 2014.
"Il n'y a pas d'enterrement"
"Il n'y a pas d'enterrement, il y a la volonté d'avoir une modalité de financement des infrastructures qui soit intelligente, acceptable, soutenable", a assuré le ministre des Transports Frédéric Cuvillier sur RTL, sans toutefois préciser la date d'entrée en vigueur de cette taxe. L'accord sur l'écotaxe "n'est pas mort, il est dans la discussion, dans le dialogue" pour permettre une application "la plus intelligente, la plus pertinente et au plus près des territoires", a-t-il ajouté.
Le principe de l'écotaxe, qui vise à taxer la circulation de poids lourds afin de financer les infrastructures ferroviaires et fluviales, n'est pas remis en cause, a renchéri le ministre de la Défense et ancien président du Conseil régional de Bretagne, Jean-Yves Le Drian. "Il faut trouver la bonne application qui permette à des régions comme la Bretagne de ne pas être pénalisées", a-t-il dit sur RMC et BFM TV. "Il y aura un dispositif de fiscalité environnementale qui sera appliquée dans toute la France".
"Ce qui n'est pas acceptable, c'est le vandalisme"
La veille, le ministre délégué au Développement Pascal Canfin, d'Europe Ecologie-les Verts, avait lui aussi assuré que l'écotaxe serait bien appliquée alors que les manifestations, jusque-là circonscrites à l'Ouest, ont gagné ce week-end d'autres territoires. Des routiers ont ainsi organisé des opérations escargot près de Lyon mais aussi dans les Bouches-du-Rhône et le Nord. Des portiques écotaxe ont également été endommagés dans le Gard, en Charente, dans les Deux-Sèvres. Une quarantaine de radars ont par ailleurs été vandalisés en Bretagne depuis le début de la grogne sociale. Trois personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche en Ille-et-Vilaine alors qu'elles s'apprêtaient à dégrader un radar. "Cette protestation peut se comprendre, ce qui n'est pas acceptable, c'est le vandalisme", a déclaré Jean-Yves Le Drian. "Lorsqu'on détruit des radars, on s'attaque aux biens publics on ne sert pas sa cause et on met en jeu la sécurité des Français."
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