Echirolles : « C’est le Texas ici ! »

Le père de Sofiane, l'une des victimes, sur les lieux du drame. - -
Deux interpellations, et une visite surprise. La journée de lundi a été chargée à Echirolles, la ville de l’agglomération grenobloise frappée par le double meurtre de Sofiane et Kevin, vendredi soir. Dans l’après-midi tout d’abord deux militaires ont été arrêtés à Grenoble (Isère) et Hyères (Var), deux frères originaires du quartier de la Villeneuve dans la banlieue de Grenoble d’où serait originaire la bande à l’origine du double meurtre.
Vers 10 heures lundi soir, François Hollande et son ministre de l’Intérieur Manuel Valls descendaient dans le quartier. Pendant près d’une heure, ils ont discuté avec les familles des victimes.
Ce mardi matin, une nouvelle opération de police dans le quartier de la Villeneuve a permis 10 nouvelles interpellations. La mère des deux militaires a elle aussi été interpellée.
« Je suis venu leur apporter sécurité, justice et réussite »
Widad, une habitante du quartier et mère de quatre enfants, a d’ailleurs interpellé le président de la République. « Il ne faut pas qu’ils soient morts pour rien, lui a-t-elle crié. Il faut que ça change à Grenoble, c’est devenu le Texas ! On est où là, monsieur, le président ? J’ai voté pour vous, tous ces gens-là ont voté pour vous ! » Réponse du président : « Ces gens ont le droit à la sécurité, c’est ce que je suis venu leur apporter : sécurité, justice, et réussite ».
« Il a su trouver les mots justes »
Djamila habite depuis 15 ans le quartier des Granges, à Echirolles. Elle était, elle aussi, lundi soir devant le domicile de l'une des victimes du drame pour voir et dire un mot à François Hollande. « Je l’ai remercié d’avoir eu l’amabilité et la gentillesse de s’être déplacé à Echirolles, pour au moins rencontrer les familles endeuillées, il s’est joint à nous, ça fait vraiment chaud au cœur, explique-t-elle sur RMC. Même si la guerre est à l’intérieur des cœurs, c’est très important. Je pense qu’il a su trouver les mots justes. Ce qu’on souhaite, c’est la justice, on est toutes des mères, toutes concernées par ce deuil, on le remercie du fond du cœur pour s’être joint à nos peines ».
« Le président vient, très bien… mais qu’il fasse son travail »
Farid, lui, ne veut remercier personne tant que les choses n’ont pas changé. Cet habitant du quartier des Granges a pu échanger quelques mots avec le ministre de l'Intérieur et lui a demandé « que justice soit faite, pas plus ! Ces gens-là, ils ne méritaient pas ce massacre. Ce sont des jeunes qui étaient vraiment éduqués, qui travaillaient, qui allaient à l’école. Le président vient, très bien, mais il faut qu’il fasse son travail. Ce n’est pas venir et dire "je suis là parce que vous avez voté pour moi", et après, rien ne se passe. J’espère qu’il va faire le nécessaire, c’est tout ».