Deux syndicats veulent la fin de la guerre police-justice

PARIS (Reuters) - Deux syndicats, l'un d'officiers de police et l'autre de magistrats, veulent enterrer la hache de guerre entre les deux institutions après une nouvelle polémique qui a opposé leurs ministres respectifs.

Le Syndicat national des officiers de police (SNOP) et l'Union syndicale des magistrats (USM), tous deux majoritaires, réclament la tenue d'une table ronde pour "mettre fin aux critiques et polémiques permanentes entre acteurs d'une même chaine pénale et retrouver la sérénité indispensable".

"Il n'est plus possible que des polémiques stériles et des critiques inopportunes, fondées sur de purs calculs politiques, sapent constamment l'autorité de l'Etat, au plus grand bénéfice des délinquants", écrivent-ils dans un communiqué.

Cette table ronde réunirait les syndicats de magistrats, de policiers et des représentants des gendarmes, en présence des ministres de l'Intérieur et de la Justice, Brice Hortefeux et Michel Mercier.

Les deux hommes ont fait un déplacement commun, mercredi dans le Val-de-Marne, pour afficher leur entente retrouvée après leur controverse sur le rôle des magistrats.

Le Premier ministre François Fillon les avait appelés, lundi, à mettre un terme à leur différend à propos d'un jugement du tribunal de grande instance de Bobigny condamnant des policiers à de la prison ferme pour avoir menti en accusant un automobiliste d'avoir renversé l'un d'eux.

Le ministre de l'Intérieur avait soutenu les policiers manifestant contre le jugement et s'en prenant aux magistrats, amenant le garde des Sceaux à réagir pour les soutenir.

"Je rappelle simplement que lui n'est pas ministre de la Justice, mais qu'il est chargé des policiers", avait déclaré Michel Mercier.

Gérard Bon, édité par Patrick Vignal