Déserts médicaux: les médecins à la retraite appelés en renfort

Pour faire face à la pénurie de médecins, les départements n'hésitent plus à faire appel à des docteurs à la retraite. C'est le cas du Loiret, où les patients ont parfois le plus grand mal à se faire soigner. Reportage RMC à Orléans.

Parce que pour les patients qui vivent dans un désert médical aller chez le médecin peut être très compliqué, certains départements n’hésitent plus à faire appel aux docteurs à la retraite, pour lutter contre cette pénurie.
C'est le cas dans le Loiret, en Région Centre, deuxième désert médical de France. Dans les jours qui viennent, les 500 médecins à la retraite du département vont recevoir dans leur boîte aux lettres un courrier avec cette proposition : rempiler, pour autant d'heures qu'ils le souhaitent. Toutes les propositions sont possibles, des simples vacations au temps plein.

"Aucun pédiatre à Orléans n'acceptait de nouveaux patients"

Et il y a urgence, dans ce département où trouver des médecins est parfois un vrai parcours du combattant, comme l’a constaté à ces dépens la maman de Jalil, 11 mois. "Quand il est né et que j’ai eu les premières consultations obligatoires à faire, aucun pédiatre à Orléans n’acceptait de nouveaux patients", raconte-t-elle sur RMC.

"C'est dramatique d'en arriver là"

"Si on en arrive là, ce n'est pas de gaieté de cœur, déclare d’ailleurs Jean-Pierre Crossoneau, président du conseil l'ordre des médecins du Loiret, à l'origine du dispositif. C’est dramatique d’en arriver là, mais on avait tiré la sonnette d’alarme depuis très longtemps donc on n’a pas le choix. C’est une mesure tout à fait adaptée puisqu’on amène des médecins là où il le faut. Ce sont quand même des gens qui ont du métier derrière eux et ils sont demandeurs. Souvent ce sont des confrères qui ont du mal à la retraite à couper le lien avec les patients".

Ce que confirme le Dr Philippe Gardin. Ce pédiatre à la retraite continue à travailler à mi-temps dans une PMI rurale. "Si je ne faisais que de la lecture et du jardinage, ça ne me comblerait pas. Je préfère tout faire, et surtout la médecine", assure-t-il.

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Philippe Gril avec Claire Checcaglini