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Société

Des publicités anti-IVG diffusées dans la presse font polémique

Une publicité anti-IVG dans le quotidien Le Figaro jeudi 12 janvier 2017 fait polémique.

Une publicité anti-IVG dans le quotidien Le Figaro jeudi 12 janvier 2017 fait polémique. - Twitter Laurence Rossignol @laurossignol

Plusieurs visuels de la campagne anti-IVG menée par le mouvement "En marche pour la vie" se sont glissés dans la presse française ce jeudi, provoquant une polémique sur les réseaux sociaux. Laurence Rossignol, ministre du Droits des femmes, s’est étonnée de la présence de l’une de ces publicités dans "un grand journal comme Le Figaro".

En ouvrant leur journal ce jeudi, les lecteurs du Figaro ont pu trouver en page 11, juste à côté d’un dossier consacré à l’épidémie de grippe, une publicité du collectif anti-IVG "En marche pour la vie".

"‘Félicitations’ (vous venez de perdre votre emploi)", peut-on lire sur l’image qui représente un patron en train de licencier son employée parce qu’elle est enceinte. 

Un message flou

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont avoué ne pas vraiment comprendre le sens de ce message.

Je ne comprends pas. C'est quoi le message ? Honte de rien, la publicité anti #IVG dans @Le_Figaro�#moncorpsmonchoix
(Via @ParisPasRose) pic.twitter.com/W6scAEjYcQ
— Ripley is an Alien (@LN_Ripley) 12 janvier 2017

L’image qui apparaît dans Le Figaro fait en réalité partie d’une série de cinq affiches mettant en scène les personnes "impactées par l’annonce d’une grossesse: le conjoint, la mère, la copine, le médecin, l’employeur", selon le site du collectif. L’objectif: montrer que ces personnes "font porter le poids de la décision sur les épaules de la mère en espérant qu’elle choisira l’IVG".

La citation en gros caractères représenterait donc l’incitation à l’IVG et le commentaire qui suit, entre parenthèses, serait l’arrière-pensée cynique des proches de la femme enceinte, qui auraient tout intérêt – selon cette campagne – à ce qu’elle avorte.

"Inquiétant" selon Laurence Rossignol

Sur sa page Facebook, le collectif "En marche pour la vie" se félicite d’avoir diffusé ses visuels dans trois médias différents ce jeudi: Le Figaro, Valeurs Actuelles et Famille chrétienne.

Mais c’est surtout la présence de l’une de ces publicités dans le quotidien national Le Figaro qui a fait bondir les internautes. La ministre des Droits des femmes a également réagi sur Twitter, jugeant "inquiétant" le fait que cette affiche apparaisse dans "un grand journal comme Le Figaro".

Il s'agit en effet du quotidien le plus vendu en France avec une diffusion moyenne de 305.387 exemplaires en 2016.

Cette campagne intervient peu de temps après que le débat sur l’IVG a été relancé au Parlement, début décembre, avec la proposition du gouvernement de punir de 2 ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende "le fait d’empêcher de pratiquer ou d’informer sur une IVG". La mesure vise notamment à punir les sites internet diffusant des "informations biaisées" sur l'avortement.

Le texte, adopté à l’Assemblée nationale le 1er décembre, a ensuite été modifié par le Sénat. La mesure doit désormais faire l'objet d’une commission mixte paritaire pour éventuellement être adoptée d’ici à février comme le souhaite le gouvernement.

Maëva Poulet