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Société

Décès d'Yvette Farnoux, survivante d'Auschwitz et grand'croix de la Légion d'honneur

Yvette Farnoux, huitième française de l'histoire grand' croix de la Légion d'Honneur, élevée à la plus haute dignité de l'ordre lors de la promotion du 1er janvier, pose à son domicile, le 2 janvier 2009 à Vanves. Elle avait raconté sa Résistance et sa déportation dans "Héroïnes françaises" paru au début 2008, où l'auteur Monique Saigal avait consacré un chapitre à Yvette Baumann qui épousa Abel Farnoux, également résistant, décédé le 30 juillet 2008. Yvette Farnoux rejoint la Résistance en 1941, à l'âge de 22 ans, sous les ordres de la célèbre Berty Albrecht, en volant du ravitaillement pour des résistants emprisonnés. Elle fut déportée vers Auschwitz-Birkenau en avril 1944, puis à Ravensbrück, le seul camp de concentration réservé aux femmes.

Yvette Farnoux, huitième française de l'histoire grand' croix de la Légion d'Honneur, élevée à la plus haute dignité de l'ordre lors de la promotion du 1er janvier, pose à son domicile, le 2 janvier 2009 à Vanves. Elle avait raconté sa Résistance et sa déportation dans "Héroïnes françaises" paru au début 2008, où l'auteur Monique Saigal avait consacré un chapitre à Yvette Baumann qui épousa Abel Farnoux, également résistant, décédé le 30 juillet 2008. Yvette Farnoux rejoint la Résistance en 1941, à l'âge de 22 ans, sous les ordres de la célèbre Berty Albrecht, en volant du ravitaillement pour des résistants emprisonnés. Elle fut déportée vers Auschwitz-Birkenau en avril 1944, puis à Ravensbrück, le seul camp de concentration réservé aux femmes. - Boris Horvat - AFP

La résistante Yvette Farnoux, survivante d'Auschwitz et grand'croix de la Légion d'honneur, est décédée samedi à l'âge de 96 ans ce lundi, d'apèrs sa fille.

Huitième française à recevoir la grand'croix de la Légion d'honneur

Yvette Farnoux a été la huitième Française de l'histoire à être élevée à la dignité de grand'croix de la Légion d'honneur, la plus haute dignité de l'ordre, en janvier 2009. Elle est décédée samedi chez elle, à Vanves dans les Hauts-de-Seine, dans la banlieue sud de Paris, a indiqué sa fille Agnès Vourc'h-Farnoux.

Les honneurs militaires lui seront rendus aux Invalides mardi 17 novembre. Cette femme aux yeux gris-bleus, dont le numéro de déportée était tatoué sur un bras, est née dans une famille juive alsacienne et a grandi dans le XVIe arrondissement de Paris.

Résistante à l'âge de 22 ans

Elle a rejoint la Résistance en 1941, à l'âge de 22 ans, sous les ordres de la grande résistante Berty Albrecht, en volant du ravitaillement pour des résistants emprisonnés. Tout en travaillant au Commissariat au chômage (organisme dépendant du Secours national, créé par Vichy), la jeune femme prend en charge l'aide des familles de prisonniers avant de remplacer en 1943 Berty Albrecht, après son arrestation, comme responsable du service social des Mouvements unis de la Résistance (MUR, Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud).

Enceinte, elle est arrêtée par la Gestapo

Elle est arrêtée avec son mari, Jean-Guy Bernard, à Paris le 28 janvier 1944. Ils ne se reverront pas. Jean-Guy Bernard, également juif, secrétaire général de Combat, est déporté dans l'un des derniers convois et meurt entre Drancy et Auschwitz. Enceinte de huit mois, Yvette Farnoux perd son bébé au cours de la première nuit d'interrogatoire par la Gestapo. Transportée à l'hôpital de Blois, elle s'en évade mais est rattrapée et transférée au siège parisien de la Gestapo, rue des Saussaies. "Malgré les interrogatoires disons... musclés, ma seule gloire ainsi que celle de mon mari, c'est qu'après notre arrestation, personne n'a été capturé...", racontait-elle dans une interview publiée dans le magazine Le Déporté, en 2009.

Déportée vers Auschwitz-Birkenau

Yvette Farnoux est ensuite transférée à Fresnes puis à Drancy, d'où elle est déportée vers Auschwitz-Birkenau en avril 1944, puis à Ravensbrück. A la libération du camp par l'Armée rouge, Yvette Baumann rencontre Abel Farnoux, évadé de Buchenwald après 22 mois de captivité. Portant un uniforme d'officier américain, il est chargé du rapatriement des déportés de la zone.

"Avoir des enfants fut une revanche"

Les deux anciens déportés se marieront l'année suivante. Ils auront trois enfants. Yvette Farnoux créa plusieurs associations dont Revivre, pour aider les enfants de déportés morts dans les camps, et fut assistante sociale. Abel Farnoux, à l'origine du procédé de télévision Videocolor, fut conseiller d'Edith Cresson, Premier ministre en 1991-1992. Grand officier de la Légion d'honneur, l'ancien résistant est décédé en juillet 2008. "Avoir des enfants fut une grande revanche", racontait Yvette Farnoux. "Mais quand ils ont grandi, j'ai toujours eu peur pour eux. Peur que ça recommence... En fait, depuis la Libération, j'ai eu cette peur-là".

la rédaction avec AFP