De plus en plus de pauvres en France

Les plus touchés par la pauvreté sont les familles monoparentales et les jeunes. - -
Il y a encore quelques années, elles pouvaient se payer à manger au supermarché, elles doivent désormais se tourner vers les associations : en France, de plus en plus de familles sont touchées par la pauvreté, révèle ce jeudi matin La Croix qui publie le baromètre des centres communaux d'action sociale, les CCAS.
Pour la cinquième année consécutive, l'étude révèle une nette augmentation des demandes d'aide, à tel point que les communes tirent la sonnette d'alarme. En 2010, la France comptait 8,6 millions de personnes pauvres vivant avec moins de 964 euros par mois, selon les dernières statistiques de l'Insee.
« Le RSA activité est un échec »
« Les plus touchés sont certainement les familles monoparentales et les jeunes », constate Bruno Groues, conseiller technique à l'Union des Principales Associations d'Aides Sociales (UNIOPSS). « Pour les familles monoparentales, il n’y a plus qu’un revenu au lieu de deux, et il y a la pension alimentaire à payer. Et la législation, pour l’instant, n’a prévu aucun revenu pour les jeunes sans emploi. Il n’y a que 9000 jeunes qui bénéficient du RSA activité, ce qui est extrêmement faible, puisqu’ils sont plusieurs centaines de milliers au chômage. Donc le RSA activité est un échec, en réalité ».
« C'est quelque chose qui ne peut pas durer »
Pierre-Alain Roiron, le maire de Langeais en Indre-et-Loire, constate au quotidien cette montée de la pauvreté dans sa région. « L’an dernier, nous avons augmenté d’environ 10% notre budget consacré aux aides sociales. Il y a beaucoup de factures impayées auprès des grandes institutions, EDF, GDF, l’eau. Et il y a aussi des bons alimentaires donnés aux familles les plus nécessiteuses ». Lorsque la situation n’est pas prise en compte à temps, le risque est de faire entrer ces familles dans une spirale de laquelle la sortie sera impossible. « Il y a urgence, car la question de la marginalité se pose ensuite rapidement. Des gens expulsés, dans des logements sans eau ni électricité, c’est quelque chose qui ne peut pas durer ainsi », ajoute Pierre-Alain Roiron. Patrick Kanner, responsable national des CCAS, abonde dans son sens. « Ce qui m’inquiète particulièrement, c’est de voir la pauvreté s’installer au point qu’elle risque de se transmettre d’une génération à l’autre ».