Créteil: un bébé privé d'existence légale, après un oubli de l'état civil

L'Hôtel de ville de Créteil, où se trouve le service d'état civil. - Alain Jocard - AFP
Il s'appelle Eric, a fêté ses deux mois le 26 avril dernier, et est bel et bien en chair et en os. Pourtant, aux yeux de l'administration, ce nourrisson, né à l'hôpital intercommunal de Créteil, dans le Val-de-Marne, n'existe pas. "L'hôpital a fait le nécessaire pour la déclaration de naissance auprès de l'état civil, mais pour des raisons que je ne connais pas, la ville n'a pas pris en compte cette déclaration", explique sa mère, Anabela, au Parisien.
C'est en demandant un acte de naissance de son fils deux semaines après l'accouchement qu'elle a pressenti que quelque chose n'allait pas. "La personne qui m'a reçue ne le trouvait pas", explique-t-elle au journal, "elle m'a dit que je me trompais, que j'avais dû accoucher en 2014..."
Des documents perdus dans la nature
La responsable du service d'état civil comprend elle aussi qu'il y a un problème, et contacte le tribunal de grande instance de Créteil, pour engager une procédure. Mais pour cela, Anabela est alors priée de fournir un certain nombre de documents, dont son propre acte de naissance, archivé... au Portugal. "J'ai fait la demande auprès du consulat. L'opération a pris un mois et demi, et m'a coûté 68 euros. Mais à la mairie, on m'a expliqué qu'on n'avait pas toujours pas le document", confie-t-elle au Parisien.
Une situation kafkaïenne qui commence à être véritablement pénalisante pour le jeune Eric et sa mère. "Je ne peux pas faire de demande de crèche, pas envisager de congé parental, pas voyager avec lui", énumère la jeune femme, qui n'attend qu'une chose: que son fils "ait une identité".