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Couvre-feu: 42% des 18-24 ans comptent "se lâcher" lors d'une soirée

La consommation conjointe de boissons dites énergisantes et d’alcool favorise des situations à risque.

La consommation conjointe de boissons dites énergisantes et d’alcool favorise des situations à risque. - iStock - Instants

Alors que les sorties nocturnes sont limitées par un couvre-feu de 20h00 à 6h00, des jeunes comptent bien braver les interdits et faire la fête sans limite.

Entre déconfinement partiel et déconfinement total, il n'y a qu'un pas. Alors que les Français ont retrouvé une partie de leurs libertés depuis le 15 décembre, encadrées néanmoins par un couvre-feu de 20h00 à 6h00, certains comptent bien faire fi des restrictions. D'après une enquête de la MAAF dévoilée ce mercredi par Le Parisien, 42% des 18-24 ans comptent "se lâcher" lors d'une soirée déconfinement en petit comité et 20% faire "une grosse teuf sans limite".

Les nouvelles règles annoncées par le gouvernement sont pourtant claires: pas de déplacements nocturnes, hormis pour des motifs impérieux de nature médicale ou professionnelle, par exemple. Quant aux rassemblements privés, il est recommandé de ne pas dépasser le nombre de six convives.

Des consignes bien loin de décourager les jeunes en mal de divertissement. Ils sont d'ailleurs nombreux à avouer avoir contourné les interdits, même pendant le confinement. 27% reconnaissent avoir participé à au moins une soirée pendant le confinement, 10 % à "plusieurs" et 17% à "une ou deux".

Toujours selon l'enquête de la MAAF, 90% de ces soirées se sont déroulées dans un "domicile" privé, tandis que 6% des 18-24 ans rapportent avoir participé à une soirée clandestine et 4% à une soirée en extérieur. Cet esprit festif devrait perdurer durant le couvre-feu, selon les dires des jeunes interrogés. Et dans 39% des cas, ils affirment que l'alcool accompagnera leurs soirées, tandis que la drogue sera de la partie dans 3% des cas.

Cette volonté de rattraper le temps perdu en se "lâchant" lors de soirées entre amis inquiète au regard de l'impact que cela peut avoir sur les accidents de la route. Si 46% des sondés prévoient de dormir sur place - évitant ainsi les contrôles de police sur les heures du couvre-feu - 6% admettent ne prendre aucune ou peu de précautions. 43% reconnaissent avoir déjà conduit sous l'influence de la drogue ou de l'alcool, dont 20% à plusieurs reprises.

Danger sur la route

"Quand on découvre qu'un jeune sur deux compte se lâcher niveau alcool ou drogue pendant des soirées post-confinement, on ne peut qu'être inquiet de leur retour sur les routes", réagit auprès du quotidien Pierre Negre, responsable prévention chez MAAF.

Mardi, le ministre de l'Intérieur était aux côtés des forces de l'ordre pour la première soirée de contrôle du respect du couvre-feu. Soucieux de diffuser un message de fermeté, Gérald Darmanin a prévenu qu'un "gros dispositif" policier chargé de faire respecter cette règle est mis en place. Celui-ci "va atteindre son moment le plus important le soir du 31 décembre, avec plus de 100.000 agents des forces de l'ordre" déployées dans l'Hexagone. Gare aux fêtard tentés de braver les interdits.

Sondages réalisés via le chatbot JAM sur Messenger entre le 18 et le 25 novembre et entre le 25 novembre et le 6 décembre 2020 auprès de 4567 et 3442 jeunes redressés sur 2 échantillons de 1000 répondants âgés entre 18 et 24 ans.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV