Coronavirus : «Pronostic vital engagé» pour les deux patients atteints

Le centre hospitalier de Douai, près de Lille, où sont hospitalisés les deux patients atteints du coronavirus. - -
Leurs cas étaient déjà jugés « très sérieux », il a encore empiré. Le pronostic vital des deux patients atteints par le nouveau coronavirus et hospitalisés à Lille est « engagé », même si une guérison reste possible. « Leur pronostic vital est engagé, mais il existe aussi des chances raisonnables qu'ils puissent s'en sortir », a déclaré Daniel Mathieu, chef du service réanimation du CHRU de Lille, lundi, lors d'un point de presse. Leurs chances de guérison, « c'est quelque chose qu'on ne peut pas déterminer pour l'instant », car « on manque de recul » sur cette pathologie, a-t-il ajouté.
« Pas de traitement reconnu »
Le premier patient contaminé est toujours dans un état « sérieux » mais « stationnaire ». Le cas du second malade s'est « aggravé de manière certaine ces dernières 36 heures », ce qui a conduit à le placer sous respiration artificielle. Surtout, l'absence d'amélioration des deux cas « est un des motifs de préoccupation », selon le Pr Mathieu. « Quand on observe ce type de détresse respiratoire, très souvent il existe une amélioration dans les 4 ou 5 jours. Le fait qu'elle ne survienne pas encore montre que l'atteinte respiratoire continue et que sa sévérité ne s'altère pas encore », a-t-il expliqué. « Il n'existe pas actuellement de traitement spécifique reconnu de l'infection à coronavirus. Les antiviraux dont on dispose ne semblent pas forcément efficaces », a-t-il ajouté.
Les deux patients présentaient des « facteurs de risque avec un certain degré d'immunodépression », qui peut expliquer leur contamination, a précisé le médecin.
Précautions « maximales »
Des mesures de précaution « maximales » sont prises pour éviter toute nouvelle contamination. Les deux malades sont soignés dans des « chambres à dépression », qui empêchent que l'atmosphère de la chambre contamine le reste de l'hôpital. Ils sont pris en charge par une « équipe soignante dédiée » qui prend des précautions pour éviter toute contamination. Les visites sont limitées aux épouses des deux patients. A propos du risque de contamination du personnel médical ou de la population, « nous ne sommes pas plus inquiets que nous ne l'étions antérieurement », a précisé le médecin.