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Coronavirus: début de l'opération Morphée, des malades évacués vers des hôpitaux militaires

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Six patients de Mulhouse ont été évacués par avion militaire et seront ensuite placés dans les hôpitaux militaires de Marseille-Laveran et de Toulon-Sainte-Anne.

La ministre des Armées, Florence Parly, annonce que six patients infectés de l'hôpital de Mulhouse (Haut-Rhin) ont été évacués ce mercredi matin par avion militaire vers Toulon et Marseille.

Un avion avec six cellules de réanimation

L'avion a décollé à 10 heures de la base aérienne d’Istres. Il était attendu avant midi à Bâle-Mulhouse puis a décollé vers 13h30 pour reprendre la direction d'Istres, où il est arrivé vers 14h20. Selon les informations de notre journaliste Patrick Sauce recueillies auprès du ministère des Armées et de l'état-major, l'avion est un multirôle A330 Phénix de l’armée de l’air.

C'est un quadrimoteur du Service de santé des armées (SSA) équipé de "six cellules de réanimation", a indiqué à l'Agence France Presse le docteur Marc Noizet, chef du service des urgences de l'hôpital haut-rhinois. Les patients concernés seront ensuite placés dans les hôpitaux militaires de Marseille-Laveran et de Toulon-Sainte-Anne. 

Premier déploiement de Morphée

L'avion est donc en configuration Morphée, acronyme pour "module de réanimation pour patient à haute élongation d'évacuation". Les appareils sont en capacité de transporter de six à douze patients, en situations médicales graves, sur une longue durée.

C'est la toute première fois qu'une telle opération est déployée sur le sol français.

"Je ne connais pas de situation sanitaire qui ait nécessité qu'on déplace (autant de) malades de réanimation d'un bout à l'autre de la région et de la France", a souligné le docteur Marc Noizet.

Ce transfert militaire, décidé par le gouvernement, a pour vocation de désengorger les hôpitaux alsaciens, notamment celui de Mulhouse, proches de la rupture en raison de l'afflux de malades atteints par le coronavirus.

Mis en place suite à l'attentat de Karachi 

"L'armée est sollicitée pour pouvoir transporter des malades depuis les zones où le système de santé est très contraint vers des zones où il a plus de capacités à accueillir, c'est évidemment une aide précieuse", a rappelé sur France 2 mardi soir le Premier ministre Edouard Philippe.

Le dispositif est né du retour d’expérience de l’attentat de Karachi au Pakistan, en 2002, qui avait tué 11 Français et blessés 12 autres. L’évacuation des victimes avait alors été réalisée par un Airbus sanitaire allemand, faute de disposer de cette capacité en France.
Opérationnel depuis 2006, il a été utilisé pour la première fois au Kosovo en 2008 puis à quatre autres reprises en opérations extérieures, en Afghanistan.

Esther Paolini