Corbeil-Essonnes: des habitants ne veulent pas d'une avenue Serge Dassault

Des habitants de Corbeil-Essonnes organisent ce vendredi un référendum citoyen contre la décision du conseil municipal de transformer une partie du boulevard Jean-Jaurès en avenue Serge-Dassault, l'ancien maire de la ville. Une décision qui fait polémique après la récente condamnation du sénateur pour blanchiment de fraude fiscale.

Ils ne veulent pas que Serge Dassault remplace Jean Jaurès. Des habitants de Corbeil-Essonnes organisent ce vendredi une votation citoyenne pour faire entendre leur voix. En cause, une décision du conseil municipal datant de 2015 débaptisant une partie du boulevard Jean-Jaurès pour le renommer boulevard Serge-Dassault, en hommage à l'ancien maire, resté 13 ans à la tête de la ville.

Polémique réenclenchée

Il y a deux ans déjà, l'opposition PS avait critiqué cette décision pour son symbole, irritée de voir le leader historique de la gauche remplacé par le sénateur de droite. Mais cette délibération du conseil municipal fait à nouveau polémique depuis la condamnation de Serge Dassault en février dernier. Le sénateur et PDG du groupe Dassault a en effet été condamné à 5 ans d'inéligibilité et 2 millions euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir dissimulé au fisc des dizaines de millions d'euros.

Pour le collectif citoyen Printemps de Corbeil-Essonnes, à l'origine de la votation citoyenne, pas question de voir le nom du sénateur s'afficher sur une rue de la ville.

A travers le vote de ce vendredi, ils souhaitent que "tout le monde puisse faire entendre sa voix et que des lieux de soin, de solidarité, d'éducation ne portent pas le nom d'un homme corrompu et corrupteur", peut-on lire sur la page Facebook du Printemps de Corbeil-Essonnes.

"Totale incompatibilité avec l'éducation des jeunes"

Sur l'actuel boulevard Jean-Jaurès, l'hôpital Sud Francilien et le lycée Robert Doisneau ont en effet marqué leur opposition. Au lendemain de la condamnation de Serge Dassault, le conseil d'administration de l'établissement scolaire avait voté à l'unanimité une motion contre la décision du conseil municipal.

L'établissement scolaire refuse de voir son adresse transformée, "une adresse en totale incompatibilité avec l'éducation des jeunes et les valeurs de la République". Le scrutin aura d'ailleurs lieu au lycée Doisneau et à l'hôpital Sud Francilien. Avec ce vote citoyen, les organisateurs veulent faire entendre leur désaccord et tenter de convaincre la mairie de revenir sur sa décision. 

C. B