Confusion sur le redémarrage de la raffinerie de Total

Le redémarrage de la raffinerie de Total à Dunkerque, ordonné par la justice française, a donné lieu à une querelle entre direction et syndicats. Le groupe pétrolier devait commencer lundi le dégazage, opération qui peut aussi bien préparer la relance du - -
PARIS (Reuters) - Le redémarrage de la raffinerie de Total à Dunkerque, ordonné par la justice française, a donné lieu lundi à une querelle entre direction et syndicats.
Total devait commencer lundi à purger sa raffinerie de Dunkerque du gaz qu'elle contient, une opération qui devait durer plusieurs semaines. Le groupe ne précise pas s'il souhaite redémarrer ou fermer définitivement l'usine.
Dans les deux scénarios le groupe doit extraire les résidus de gaz dans la raffinerie pour des raisons de sécurité. Un redémarrage brutal présente des risques d'explosion.
Ce dossier est crucial pour la première société française qui a réalisé en 2009 7,8 milliards d'euros de profits et dit faire face à un problème de marge et de surcapacités dans le raffinage européen.
En février, un mouvement de grève avait frappé pendant une semaine toutes les raffineries de Total en France pour protester contre le projet de fermeture définitive de la raffinerie de Dunkerque annoncé le 8 mars. La grève avait entrainé des ruptures partielles d'approvisionnement.
L'opération de dégazage, qui doit durer plusieurs semaines, peut aussi bien préparer la relance du raffinage que la fermeture définitive du site.
La grève a cependant cessé lundi sur le site. "Le travail a repris a Dunkerque", a indique un porte-parole du groupe. Les travailleurs étaient en grève depuis janvier et le site ne produisait plus depuis mi-septembre 2009.
ASSIGNATION À NANTERRE
Du fait d'un problème de procédure, la cour d'appel de Douai a ordonné en juin le redémarrage de la raffinerie avant le 16 juillet sous peine d'une sanction financière de 100.000 euros par jour.
Total a assigné les syndicats et le comité d'entreprise devant le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) le 17 septembre, mais cette démarche n'est pas suspensive, pas plus que le pourvoi en cassation qu'il devrait déposer contre l'arrêt de Douai.
La direction n'évoque pour l'instant que les préparatifs, mais sans s'engager sur le redémarrage définitif.
Suite à ce dégazage Total vérifiera le bon fonctionnement de toutes les composantes de la raffinerie, a ajouté le groupe.
"Il faut tout ouvrir, tout inspecter, ça doit aussi prendre plusieurs semaines", a dit un porte-parole du groupe.
Selon un responsable CGT, "Total ne satisfait pas ses obligations. Nous voulons un calendrier de redémarrage".
"Nous avons le sentiment que Total s'arrange pour arriver au mois d'octobre sans redémarrer la raffinerie," a-t-il dit.
La compagnie a précisé qu'il fallait une nouvelle saisine de la justice pour qu'elle ait à payer l'amende de 100.000 euros.
Le responsable CGT a ajouté que le syndicat ferait constater le non-redémarrage de la raffinerie par un huissier. "Total essaye de faire un écran de fumée pour ne pas payer les 100.000 euros d'astreinte", a-t-il déclaré.
Muriel Boselli, avec Jean-Baptiste Vey et Thierry lévêque édité par Yves Clarisse