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Société

Conférence sur le handicap: l'accompagnement sexuel de retour au cœur du débat

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Ce mardi, l'Elysée héberge la conférence nationale du handicap. Cet événement prend place alors que le gouvernement a évoqué la possibilité de permettre un accompagnement sexuel des personnes handicapées. Notre antenne est allée à la rencontre des acteurs et de bénéficiaires de cette pratique pour le moment illégale en France.

Ce mardi, Emmanuel Macron tient une conférence nationale sur le handicap entre les murs de l'Elysée. L'idée est de juger du bilan des dispositions prises depuis le début du quinquennat et d'en établir d'autres. La perspective d'un accompagnement sexuel des personnes handicapées flotte dans l'air. Saisissant le Comité consultatif national d'éthique, Sophe Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, a déclaré:

"Il m’apparaît indispensable de rouvrir la réflexion éthique en abordant le sujet de l’assistance sexuelle avec une vision renouvelée. Cette revendication d’assistance sexuelle pose la question fondamentale de savoir si l’on peut oui ou non revendiquer la liberté de recourir à des services sexuels."

Lors du Grand Rendez-vous Europe 1/ CNews/ Les Echos ce dimanche, la femme politique s'est engagée plus nettement: "Moi, je suis très favorable à ce qu'on puisse accompagner (la) vie intime, affective et sexuelle" des personnes handicapées. 

"Le cheminement s'est fait petit à petit"

Devant notre caméra, Gérald, 41 ans, atteint de paralysie cérébrale depuis sa naissance, a expliqué pourquoi lui avait décidé, voilà deux ans, de faire appel à une telle aide: "J’ai décidé de franchir le pas malgré le regard des autres. Avoir quelqu’un qui vient régulièrement ça m’a délivré de l’abstinence". Pour le moment, cependant, la pratique est illégale, contrairement aux législations suisse, allemande et belge.

Mais si le phénomène passe encore sous les radars, certaines et certains fournissent déjà un accompagnement sexuel aux personnes handicapées. Sylvie est de ceux-là. A notre micro, elle a évoqué l'origine de sa décision: "C’est venu tout simplement d’une réflexion que la personne m’a faite quand je lui passais de la crème solaire sur le bras, qui m’a dit : ‘Tu as un toucher très sensuel’. A partir de là, une réflexion s’est engagée, a duré quelques mois : ‘Est-ce que je vais être capable de... ? Et le cheminement s’est fait petit à petit’"

L'association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (APPAS) pousse à la reconnaissance de cette profession. " La sexualité est une liberté, ce n’est pas un droit, ça m’interroge beaucoup qu’on soit obligé de consulter la société pour la reconnaissance d’une liberté", a affirmé sa présidente Jill Prévôt-Nuss auprès de notre antenne. 

Estelle Henry et Laura Taouchanov, avec R.V.