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Société

Comment les banques se préparent aux manifestations

Une agence bancaire à Montpellier, en avril 2018.

Une agence bancaire à Montpellier, en avril 2018. - Pascal GUYOT / AFP

Souvent prises pour cibles par des manifestants en marge des cortèges officiels, les agences bancaires savent qu’elles doivent anticiper d’éventuels débordements.

"Désolé, mais c’est un sujet sur lequel il est délicat de se positionner". "Nous sommes au regret de ne pouvoir donner suite à votre demande". Souvent victimes de dégradations lors des manifestations, c’est peu dire que les banques n’ont pourtant pas envie de s’exprimer sur le sujet. Alors qu’un cortège s’élancera jeudi de Montparnasse en début d’après-midi pour rejoindre la Place d’Italie à l’appel de la CGT et de Solidaires, les agences bancaires situées à proximité savent qu’elles pourraient être la cible d’éventuels débordements.

"La priorité reste la sécurité des collaborateurs et des clients"

Pour certains militants en marge des cortèges officiels, les agences bancaires sont en effet des cibles en tant que symbole du capitalisme.

"Tous les établissements sont concernés dès que les agences se situent sur le parcours de la manifestation. En fonction des informations reçues et des risques prévisibles en cas de manifestations classées à risques, les établissements prennent les mesures qu’ils estiment utiles pour protéger leurs locaux", confirme la Fédération bancaire française. Selon elle, la seule priorité "reste la sécurité des collaborateurs et des clients".

En l’espèce, chaque banque fait comme elle l’entend. Certaines agences placées systématiquement sur le parcours d’un cortège décident de fermer leurs locaux, quoi qu’il arrive. D’autres préfèrent tenter de sentir l’ambiance.

C’est le cas pour l’agence LCL de la place de la Nation, lieu récurrent pour les départs des manifestations parisiennes. "Géographiquement, on est entourés de la BNP et de la Société Générale. Eux ferment. Nous on reste ouvert, on est des survivors", sourit une conseillère de l’agence.

"On ferme juste s’il y a des casseurs, et ce n’est pas toujours le cas"

A force, elles et ses collègues ont fini par développer un vrai sens de l’anticipation quand il s’agit de sentir venir les débordements éventuels.

"On ferme juste s’il y a des casseurs, et ce n’est pas toujours le cas. On prend l’air, on regarde si dehors ça craint. Et si ça ne craint pas on ne ferme pas. C’est difficile d’anticiper une fermeture, parce que ça dépend aussi du flux des clients", raconte-t-elle, en assurant qu’aucun employé de l’agence n’a jamais été employé.

"Par contre, les distributeurs sont régulièrement tagués, et ils empêchent les gens de pouvoir insérer leur carte". 

D'autres peuvent installer des dispositifs pour se protéger, comme de grands panneaux de bois. C'est le cas de banques, mais aussi d'agences de compagnies d'assurance. 

La plupart du temps, c’est donc l’expérience qui dicte aux chefs d’agences bancaires la conduite à tenir. Mais "la protection des personnes et des biens est du ressort des forces de l’ordre qui doivent toutefois adapter leur action aux circonstances, souligne la Fédération bancaire française. La décision appartient aux établissements après analyse du risque, échanges avec les forces de l’ordre et en fonction de la politique de sécurité de chaque réseau". 

A.M.