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Société

Chômage: licenciements en masse dans les associations

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Alors que les chiffres du chômage sont publiés ce jeudi soir, gros plan sur RMC sur un secteur qui licencie autant, voir plus que l'industrie ou les services: le secteur associatif. Reportage dans un quartier populaire de Rouen.

C’est un secteur qui licencie à tour de bras sans faire de bruit : le secteur associatif. En ces temps de rigueur budgétaire pour l'Etat et pour les collectivités, les allocations distribuées à toutes les associations sont en baisse significative. Résultat: elles n’ont plus le choix et les licenciements économiques de permanents associatifs se multiplient. 30 000 à 40 000 emplois pourraient être supprimés en 2014, dans un secteur associatif qui en compte 1,8 million, selon le Collectif des Associations Citoyennes, qui représente plus d'un millier de ces associations. Des éducateurs, des secrétaires, des personnels administratifs, tous sont touchés et leur engagement associatif leur permet difficilement de retrouver un emploi rapidement.

« Le chômage et la délinquance vont augmenter »

Les exemples de coupes dans les budgets 2013 sont nombreux, comme en Seine-Maritime, qui a divisé par deux le financement de l'action social des associations dans les quartiers. RMC s’est rendue à Canteleu, banlieue populaire de Rouen. Au pied des barres d’immeuble, l’Association chargée de la prévention de la délinquance, et de l'insertion des mineurs (Afpac), a dû gérer la baisse drastique de ses subventions décidée par le Conseil général. « On fonctionnait avec un budget de 520 000 euros et on fonctionne maintenant avec un budget de 260 000 euros, explique son directeur, Olivier Delplat. Cela a représenté six licenciements économiques ».
Derrière les chiffres, cette baisse a des conséquences directes sur le terrain, prévient Olivier Delplat : « On verra aux chiffres du chômage qui vont augmenter, aux chiffres de la délinquance qui vont aussi augmenter. Ce qui est écœurant, c'est que le choix a été uniquement financier, et qu'ils ont cassé la machine ».

« Ça ne fait pas de bruit »

Joël Wable, est le président d'une association de quartier d'aide aux familles fragiles à Canteleu. Lui aussi a du licencier 6 personnes, sur les 11 que comptait son équipe. « Les Conseillers généraux, pris à la gorge, ont voté la diminution par deux du budget, ce qui représente pour la Seine-Maritime 74 emplois en moins rien que pour le secteur de la prévention spécialisée, déplore-t-il. Mais il y a aussi toutes les petites associations, culturelles, sportives... qui ont vu leur budget diminué. Effectivement ça ne fait pas de bruit, parce qu'elles ne vont licencier que deux personnes, mais tout ça additionné fait qu'on est des petits Pétroplus (La raffinerie de Petit-Couronne employait plus de 500 salariés avant sa fermeture en avril dernier, ndlr) ». 

Philippe Gril avec Thomas Chupin