Charte laïcité : « Un point d'appui officiel », assure un professeur

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Elle sera affichée à l'entrée de tous les établissements scolaires, de la maternelle jusqu'au secondaire, la charte laïcité voulue par Vincent Peillon, invité sur RMC et BFMTV ce lundi matin, est présentée dans la journée. Il y est, par exemple, souligné qu'aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse pour contester un enseignement. Le principe de l'Etat neutre est également rappelé, un Etat où « chacun est libre de croire ou pas ». Pour l'instant, les enseignants n'ont pas reçu de consignes précises sur la manière dont ils doivent utiliser les 15 articles qui composent cette charte. Mais Vincent Peillon a annoncé que les directeurs d'établissement recevraient des « kits pédagogiques » pour aider les enseignants à parler de la laïcité en classe et la rattacher aux notions du programme.
Découvrez ici les 15 articles de la charte laïcité de Vincent Peillon
« Pas de directives suffisamment claires »
Catherine Petitot est secrétaire générale adjointe du SNPDEN (syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale) - principal syndicat des chefs d'établissements. Elle est aussi proviseur dans un lycée professionnel de 460 élèves à Nice et pour elle, la charte, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant. « La charte a un côté pédagogique. C’est un plus qui ne révolutionne pas non plus les choses. Il faut aussi se pencher sur les problèmes qui restent dans nos écoles. La loi de 2004 par exemple sur les signes ostentatoires ne s’applique pas aux jeunes de formation continue. Et puis lorsqu’on organise des sorties scolaires et que des parents d’élèves se joignent accompagnant. Là aussi il y a une circulaire mais pas de directives suffisamment claires de notre point de vue ».
« Pas mal en cas de problème »
Antoine Tresgots est professeur d'histoire géographie en lycée à Montargis, dans le Loiret. « Je ne pense pas que cette charte ait pour but d’être lue tous les matins. Je vois cette charte comme un point d’appui en cas de problème. C’est plutôt pas mal dans ces cas-là d’avoir un appui officiel. On pense toujours à des anecdotes : contestation d’un fait historique ou une réalité scientifique ou biologie pour des convictions personnelles ».