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Société

Champlan: la mairie a été dégradée dans la nuit

La façade de la mairie de Champlan, dans l'Essonne, dégradée dans la nuit de dimanche à lundi.

La façade de la mairie de Champlan, dans l'Essonne, dégradée dans la nuit de dimanche à lundi. - BFMTV

Alors que le bébé rom décédé dans l'Essonne va être inhumé ce lundi à Wissous, la façade de la mairie de Champlan, où le maire est accusé d'avoir refusé son cimetière à cet enfant, a été dégradée.

La façade de la mairie de Champlan (Essonne), où un maire est accusé d'avoir refusé l'inhumation d'un bébé rom, a été dégradée dans la nuit de dimanche à lundi par des inconnus. De la peinture beige a été lancée contre l'entrée et sur les panneaux d'information. Sur la façade taguée, on pouvait lire ce lundi matin le message "Lecler (sic), Valls même racisme d'Etat!!".

Le maire, Christian Leclerc (divers droite), est accusé par une association et différents élus d'avoir refusé qu'un bébé rom soit enterré au cimetière municipal, ce qu'il nie catégoriquement. Il a affirmé dimanche qu'il y a eu "une dramatique interprétation". "La gendarmerie m'a appris la mort de l'enfant rom aux alentours de midi. Sachant que je partais le lendemain en congés, j'ai donné des consignes à mon premier adjoint de s'occuper des papiers dans ce dossier."

Inhumée dans un village voisin 

Christian Leclerc a ainsi proposé dimanche soir aux parents de la petite Maria Francesca, pourtant inhumée ce lundi dans un village voisin, à Wissous, d'accepter une sépulture à Champlan. "Je souhaite vivement que son inhumation puisse avoir lieu dans la commune de Champlan, ville où réside (la famille)" du bébé, a-t-il assuré dans un communiqué.

Le Défenseur des droits se saisit de l'affaire

Mais l'indignation persiste. Le Premier ministre Manuel Valls a dénoncé sur Twitter "une injure" à la "mémoire" du bébé décédé et "une injure à ce qu'est la France". Plusieurs élus ont aussi avoué de leur "honte", tout en parlant de "racisme". Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a annoncé dimanche soir sur Europe 1 qu'il se saisissait de l'affaire. Les premières investigations seront lancées dès ce lundi.

Selon l'association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), le bébé, prénommé Maria Francesca, deux mois et demi, est décédé de la mort subite du nourrisson dans la nuit du 25 au 26 décembre, dans le bidonville de Champlan où la famille est installée depuis plus d'un an. Cette dernière aurait demandé, comme la loi l'exige, l'autorisation à la mairie d'enterrer la petite fille au cimetière municipal. Elle aurait essuyé un refus le 31 décembre, sans "aucune explication", affirme Julien Guenzi, gérant des pompes funèbres Lescarcelle à Corbeil-Essonnes, où le bébé a officiellement été déclaré mort.

A. Dt avec Patrick Sauce