Chambéry: "Il faut absolument qu'on sache la vérité"

Marisol Touraine a évoqué un "accident de production" au laboratoire Marette. L'hôpital de Chambéry ressort globalement blanchi d'une inspection. Une enquête insuffisante pour Laurent, père d'un des nourrissons décédés.

Un père en colère. Laurent a perdu son nouveau-né, mort à l'hôpital de Chambéry le 6 décembre dernier. Il témoigne sur RMC et réclame des informations. "Je crois qu'il n'y a pas pire chose au monde que perdre un enfant, or le perdre d'une mort naturelle, on arrive à faire son deuil. Mais aujourd'hui c'est impossible, on ne peut pas, il faut absolument qu'on sache la vérité. C'est important aussi pour la suite, pour que cela n'arrive plus".

Sa fille Chloé est décédée, juste après sa naissance à cause d'une poche alimentaire du laboratoire Marette contaminée par un germe. Deux autres nourissons ont perdu la vie de la même manière, quelques jours plus tard.

Pour Marisol Touraine, ministre de la Santé, "l'hypothèse la plus probable est celle d'un accident de production isolé sur le site de Marette". Mais le laboratoire réfute "toute hypothèse d'un accident de production".

"Se mettre à notre place"

Pour Laurent, l'enquête administrative, qui blanchit l'hôpital de Chambéry et vise le laboratoire Marette, est allée trop vite. Il a besoin de connaître les circonstances exactes de la mort de son enfant. "On nous a dit : 'vous allez récupérer les dossiers, vous allez avoir accès aux éléments d'enquête', et finalement, on reste sans nouvelles. On a zéro information", dénonce-t-il.

"Il faut qu'ils arrivent à se mettre à notre place cinq minutes, le jour où on nous a appris la cause du décès, c'était quelque chose de terrible c'est comme si on nous annonçait une deuxième fois son décès", plaide Laurent.

La rédaction avec P. Rigo