Cette start-up met des réfugiés derrière les fourneaux

Créée il y a deux ans, la strat-up "Les Cuistots migrateurs" a fait le pari d'embaucher des chefs réfugiés, titulaires d'un permis de travail. L'intégration passe pour eux par la cuisine et l'échange, en faisant partager leurs spécialités locales.

Derrière les fourneaux, ils sont sept cuisinières et cuisiniers, venus des quatre coins du monde. Tous sont des réfugiés, embauchés à plein temps en CDI par les Cuistots migrateurs.

Cette start-up de traiteur propose à ses clients de découvrir les saveurs du monde, grâce à des plats cuisinés exclusivement par des chefs réfugiés. Venus de Syrie, d'Ethiopie, d'Iran, de Tchétchénie ou encore du Népal, tous ont un permis de séjour accordé en vertu du droit d'asile, et un permis de travail.

"Je suis réfugié politique en France. C'est mon assistante sociale qui m'a parlé des Cuistots migrateurs (...). On est comme des amis. On n'est pas dans un rapport d'employeur-employé", explique Rashid, réfugié iranien. 

Chaque jour, les chefs mitonnent les spécialités de leur pays avec pour objectif de partager un art culinaire sans frontière et d'éveiller les papilles des Parisiens à de nouvelles saveurs. 

"On parle Français en cuisine"

Avant d'arriver dans ces cuisines, chacun a connu un parcours difficile. Certains ont par exemple dû fuir le conflit syrien. L'idée des deux fondateurs de cette start-up est de permettre leur intégration sociale tout en favorisant le changement de regard sur leur situation.

"Quand on parle de réfugiés, généralement on imagine la jungle de Calais, on imagine des personnes sur les routes qui sont sales et fatiguées. Nous on va travailler sur l'intégration de ces personnes-là. On parle Français en cuisine, c'est hyper important. Ca permet des progrès étonnants, en 3 mois, 6 mois, un an", se réjouit Sébastien Prunier, co-fondateur des Cuistots migrateurs. 

Désormais, les Cuistots envisagent d'ouvrir de nouvelles cuisines et d'engager d'autres réfugiés.

C.B avec Ariane Limozin