"Cet accident est tout sauf involontaire": proches de victimes, ils militent pour la création d'un "homicide routier"

Remplacer "homicide involontaire" par "homicide routier". C'est le combat de la mère d'Elsa. Il y a six ans, sa fille, alors âgée de 20 ans, est mortellement percutée par un automobiliste.
"Un individu qui était sous l'emprise de l'alcool, de la cocaïne, du cannabis", déplore Raphaëlle Padiolleau auprès de BFMTV.
Si cet automobiliste a depuis été condamné, cette mère considère que la qualification d'homicide involontaire n'est pas la bonne. "Cet accident est tout sauf involontaire. Il (le conducteur, NDLR) a fait le choix de rouler sous l'emprise de l'alcool, de la drogue."
"Aucune peine ne sera jamais assez forte"
C'est aussi ce que demandent les parents d'Axel, 14 ans, tué il y a un mois en Haute-Garonne alors qu'il rentrait en scooter d'un entraînement de rugby. Le conducteur qui l'a percuté, âgé de 48 ans, était alcoolisé et avait déjà été condamné en 2022 pour conduite en état d'ivresse. Pour se faire entendre, ils organisent une marche blanche ce mercredi après-midi.
"Aucune peine ne sera jamais assez forte à mes yeux, mais je veux qu'elle soit exemplaire, et je veux que plus jamais aucune personne n'ait à vivre ces moments. Je supplie la justice de faire le nécessaire", a imploré la mère de l'adolescent.
L'année dernière, l'Assemblée nationale et le Sénat ont voté en faveur de la création d'un homicide routier. La proposition de loi devait passer en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, avant la dissolution en juin.
Sept à dix ans de prison
Autre figure de la proposition de loi, le chef étoilé Yannick Alléno. En 2022, son fils âgé de 24 ans est mortellement percuté par un automobiliste ivre, sans permis, à bord d'une voiture volée. L'homme roulait à 120 km/h dans les rues du 7e arrondissement de Paris, limitées à 30. Pour le chef cuisinier, le texte devrait déjà être adopté.
"Il ne faudrait que deux heures pour voter cette loi", s'indigne Yannick Alléno auprès du Figaro.
Que changerait cette nouvelle appellation? "L'homicide routier ne change rien et ne changera rien en l'état à ma vie d'avocat de la défense, c'est un changement de syntaxe. Les peines sont les mêmes", explique à BFMTV Olivier Descamps, avocat spécialisé en droit routier.
En cas d'accident mortel, les peines varient entre sept et dix ans d'emprisonnement selon les circonstances aggravantes, comme l'excès de vitesse, la consommation d'alcool ou de stupéfiants.