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Centre d’accueil de migrants à Sarcelles: le maire lance une pétition

La semaine dernière, 850 migrants ont été accueillis à Sarcelles.

La semaine dernière, 850 migrants ont été accueillis à Sarcelles. - François Guillot - AFP

Le maire PS de Sarcelles François Pupponi a lancé une pétition pour récupérer l’utilisation d’un site de sa commune, propriété de la ville de Paris, utilisé pour accueillir des migrants. Selon lui, la mairie de Paris tire profit de ce site, au détriment de la ville de Sarcelles.

Le Cèdre Bleu, une ancienne maison de retraite désaffectée à Sarcelles a accueilli jusqu'à 850 migrants. Il y a une semaine, après l'évacuation du camp de la place Stalingrad à Paris, ils sont arrivés en bus pour être hébergés quelques jours dans ce centre.

Cet été, 300 migrants avaient été logés au même endroit dans ces locaux, propriété de la ville de Paris. Le maire de la ville François Pupponi se défend d'être hostile aux migrants mais regrette que ce centre soit utilisé pour en accueillir autant. Il dénonce également la méthode des autorités.

"Qu'on m'informe la veille que 850 migrants, c'est-à-dire le tiers des migrants qui étaient à Stalingrad soient envoyés à Sarcelles sans concertation réelle et sans dialogue avec la ville de Paris qui est propriétaire du site ça m'a déplu sur la forme parce que je pense que ce n'est pas correct", explique-t-il à BFM Paris. 

Une pétition pour amorcer la vente du site

Une semaine plus tard, les 850 migrants ont quitté le Cèdre Bleu comme l'avaient promis les pouvoirs publics, mais la municipalité ne souhaite plus en accueillir autant. François Pupponi a décidé de lancer une pétition, il souhaiterait que la mairie de Paris vende le site afin d'en récupérer l'usage.

"Depuis maintenant deux ans, depuis que la ville de Paris a abandonné ce site, nous avons la volonté de réaliser des équipements publics, culturels. Y compris une résidence pour des minorités qui ont été terrorisées par Daesh. Nous n'arrivons pas à tomber d'accord avec la ville de Paris sur la reprise de ce site", regrette l'élu. 

"Un jeu de menteurs"

Dans un contexte où la capitale est régulièrement confrontée à des campements de fortune qui se forment dans les rues, François Pupponi estime que la ville de Paris tire profit de la situation et du centre du Cèdre Bleu. De son côté, la ville de Paris dément, rappelant que seul l'Etat décide de la répartition des migrants.

"C'est un jeu de menteurs. J'ai du mal à croire que l'Etat rentre de force dans un équipement qui appartient à la ville de Paris. C'est que la ville de Paris les a autorisés à le faire et même un peu incités", poursuit-il.

François Pupponi espère que sa pétition aura pour effet sur la mairie de Paris de revenir négocier la vente du site, dont la municipalité est prête à acheter des parts. 

C. B avec Dah Magassa