Centrafrique : la France envoie des renforts militaires

Une patrouille de soldats français. - -
Les rebelles centrafricains de la Séléka ont pris dimanche le contrôle de Bangui. La France a envoyé 300 soldats supplémentaires dans le pays, ce qui porte leur nombre à 550. Leur mission : protéger les 1 200 ressortissants français après le départ précipité du président centrafricain, François Bozizé. Il aurait fui hier vers le Congo face à la pression des rebelles.
Les troupes de cette coalition sont entrés, en quelques heures, dans Bangui. Et dimanche en fin de journée, la Séléka a désigné le nouveau président de Centrafrique: Michel Djotodia, l'un de ses chefs.
Sur place, des pillages menés par des groupes de civils ont lieu, hier. Les magasins ont été visés, mais aussi les maisons particulières des proches du président en fuite. Les rebelles de la Séléka promettent l'organisation d'élections démocratiques, et condamnent les pillages. Ceux-ci n'ont pas de revendications religieuses et leur mode de financement est obscur : « On ne sait pas bien d’où vient cet argent, explique Lydie Boka, spécialiste de la Centrafrique, directrice de Stratégico, société d'analyse des risque en Afrique. Le camp Bozizé avait évoqué des financements douteux venant de pays du Golfe. La Centrafrique a quand même de l’uranium et peut-être du pétrole. On va voir qui remportera les contrats ».
Bozizé au pouvoir depuis 10 ans
Après un premier coup de force à la fin de l'année dernière, les rebelles ont décidé de reprendre les armes ces dernières semaines, accusant François Bozizé de ne pas respecter l'accord de paix signé en janvier. Un accord qui prévoyait notamment l'intégration de combattants rebelles dans l'armée régulière.
Pour Lydie Boka estime que le départ du président Bozizé est bénéfique : « Je pense que c’est une bonne chose qu’il soit parti, parce qu’il est arrivé par les armes en 2003, c’était un dictateur, c’était quelqu’un qui était prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Il avait confisqué tout ce qui était au pouvoir. On va voir si les rebelles seront mieux, s’ils sauront mettre en place des institutions fortes ».
Bozizé était au pouvoir depuis 10 ans. Ancien proche de l'empereur Bokassa, il avait été élu président en 2005 et réélu en 2011 au terme d'un scrutin très critiqué par l'opposition.