Ce que dit le pape François sur la France dans son livre de confidences

Le pape François lors de sa déclaration hebdomadaire au Vatican, le 30 août 2017 - ANDREAS SOLARO / AFP
C'est la première fois que le pape François se livre autant. Dans un ouvrage à paraître le 6 septembre, il s'est soumis au jeu des questions-réponses avec l'intellectuel français Dominique Wolton. Tous les sujets ont été épluchés, des questions de société à l'Eglise, en passant par son intimité. Et le pontife a prouvé qu'il avait une bonne connaissance de la France chrétienne.
"Les religions sont vues comme une sous-culture"
Le pape s'est montré particulièrement critique envers l'idéologie des Lumières, pourtant l'un des socles de la culture française. D'après lui, ces derniers "pèsent trop lourd" dans l'héritage français.
"Je crois que dans certains pays comme en France, cette laïcité a une coloration héritée des Lumières beaucoup trop forte, qui construit un imaginaire collectif dans lequel les religions sont vues comme une sous-culture", peut-on lire dans un extrait diffusé par Le Figaro.
"Je crois que la France - c'est mon opinion personnelle, pas celle officielle de l'Église - devrait "élever" un peu le niveau de la laïcité, dans le sens où elle devrait dire que les religions font elles aussi partie de la culture", a-t-il ajouté. "Dans l'héritage français, les Lumières pèsent trop lourd. Je comprends cet héritage de l'Histoire, mais c'est un travail à faire que de l'élargir".
"J'ai peur de la rigidité"
Pour justifier ses propos, le pape rappelle qu'il est en faveur de le séparation de l'Eglise et de l'Etat, ainsi que de la laïcité, mais qu'il est opposé à la rigidité. "J'ai peur de la rigidité" a-t-il déclaré. Peur de la rigidité à l'intérieur de l'Eglise, sur les questions de morale par exemple, mais aussi de la rigidité sur les questions politiques. Selon lui, pour que l'Etat et l'Eglise cohabitent sereinement, il faut que les religions puissent donner leur avis sur la société.
Outre ces questions de laïcité, François s'est également exprimé sur sa conception de l'Europe, et sa tendance à devenir plus une "grand-mère" qu'une "mère" comme il le souhaiterait. Sur ce point, la France récolte tout de même un bon point:
"Je crois que l'Europe est devenue une "grand-mère". Alors que je voudrais voir une Europe mère. Pour ce qui est des naissances, la France est en tête des pays développés, avec, je crois, plus de 2 %. Mais l'Italie, autour de 0,5 %, est beaucoup plus faible. (...) L'Europe peut perdre le sens de sa culture, de sa tradition. Pensons que c'est l'unique continent à nous avoir donné une aussi grande richesse culturelle. L'Europe doit se retrouver en revenant à ses racines", a-t-il lancé.