Canicule: des bouches à incendie ouvertes pour remplir des piscines "sauvages"

L’eau qui jaillit en geyser en pleine rue, les enfants qui pataugent sur le bitume. Ces scènes, conséquences de la canicule, se sont multipliées en banlieue parisienne et dans le département du Nord. Devant l’ampleur de ce phénomène, potentiellement dangereux, le maire de Pantin en Seine-Saint-Denis a pris vendredi un arrêté interdisant cette pratique et annoncé une "amende forfaitaire de 9.000 euros", soit le prix de 2.000 m3 d’eau aux contrevenants.
"Comme il fait très chaud, c’est devenu une nouvelle mode. Il a suffi qu’un jeune commence et ça s’est propagé à toute la Seine-Saint-Denis", explique à l’AFP une source policière. Le phénomène a également été constaté dans le nord des Hauts-de-Seine. Ces bouches à incendie parfois visibles sous la forme de plots rouges sont utilisées par les pompiers pour brancher leurs lances en cas d’intervention. Sur les réseaux sociaux, des riverains, témoins du phénomène déplorent le gâchis.
Des piscines gonflables remplies dans la rue
Avec la chaleur, certains y ont vu un moyen de se rafraîchir en pleine rue. À Aubervilliers, une piscine gonflable installée sur le trottoir a même été remplie par ce biais. Des piscines "sauvages" du même type sont également apparues au pied d’immeubles de Nanterre. La mairie de cette commune des Hauts-de-Seine a demandé à la police nationale de "procéder à l’enlèvement des piscines se trouvant illégalement sur l’espace public".
Outre le gaspillage, ces pratiques sont illégales et peuvent être dangereuses pour la sécurité des riverains. Le maire d’Aubervilliers, Pascal Beaudet a appelé au "civisme", énumérant les risques : "électrocution, accidents suite à la présence d’enfants sur la route, manque d’eau dans le cas d’un grave incendie".
Car la bataille d'eau peu mal finir, jeudi, un garçon de 11 ans a été légèrement blessé à la tête à Bobigny, éjecté par le jet de la borne sur laquelle il était assis. L'eau libérée jaillit à 500 litres par minute explique la mairie de Bobigny qui s'inquiète aussi de la présence de câbles électriques enterrés ainsi que "des caténaires du tramway de 15.000 volts".