Cancers: les Français plébiscitent les soins complémentaires, de quoi s’agit-il?

L'acupuncture fait partie des soins complémentaires au traitement du cancer. - Joe Raedle - Getty images - AFP
72% des Français considèrent qu’il est "important" d’accompagner les traitements médicaux classiques contre le cancer par des soins complémentaires, selon le dernier baromètre de l’institut Curie, publié jeudi. C’est 9% de plus que l’an passé. Mais qu’entend-on par ces approches complémentaires? A quoi servent-elles exactement? On fait le point.
Lutter contre les effets secondaires
Problèmes de concentration, de mémoire, fatigue, douleurs, perte de poids... la chimiothérapie et la radiothérapie ont de nombreux effets secondaires désagréables. La cancérologie est un domaine dans lequel les patients font souvent appel aux thérapies complémentaires: au moins dans 30% des cas en France, près de 70% dans d’autres pays, selon un rapport de l'Académie de médecine daté de 2013.
Des soins complémentaires variés
Phytothérapie, homéopathie, hypnose, massages, relaxation, yoga, sport… Les options sont nombreuses et permettent de s'adapter aux besoins de chacun. La réflexologie et la sophrologie sont efficaces pour gérer le stress et garder le moral, et l'acupuncture est bénéfique pour les vomissements provoqués par la chimiothérapie. L’ostéopathie soulage les douleurs articulaires quand la relaxation permet de lutter contre le stress et de mieux récupérer après les traitements. Enfin, l’hypnothérapie est un moyen de diminuer les douleurs, ou les bouffées de chaleur.
Si ces traitements peuvent aider les patients à mieux supporter les traitements, il ne s’agit toutefois pas de traitements alternatifs. Ces soins dits "de support" viennent en complément du traitement "classique". Il est d'ailleurs important d'aviser son médecin et de lui demander conseil car certaines thérapies complémentaires peuvent interférer avec certains traitements. La plupart du temps, ces pratiques peuvent être proposées dans les centres d'oncologie.
Des soins "de support" aux bénéfices bien réels
"Le développement de l’ensemble de ces soins, (...) est devenu une exigence légitime des patients, des proches et des équipes soignantes", reconnaît le rapport de l'Académie de médecine. "Les patients sont en attente d’une approche globale", explique le Dr Sylvie Dolbeault, responsable de l'unité de psycho-oncologie à l'Institut Curie sur le site pourquoidocteur. "On les entend tous les jours nous dire qu’ils ne sont pas des numéros, qu’ils sont des individus avec une maladie."
Dans le sondage de l'institut Curie, 43% des sondés estiment que ces approches complémentaires peuvent apporter un soutien, un réconfort psychologique aux malades. Puis une amélioration de la condition psychique et physique (18 %), une diminution des effets secondaires et des douleurs (17%) ainsi qu’une rupture de l’isolement du patient (12%). Comme le résume l’institut Curie, "il ne s’agit plus uniquement de se focaliser sur la manière de traiter la maladie mais également d’apprendre à vivre le mieux possible avec un cancer".
Reste que ces soins sont encore souvent perçus comme secondaires. "Quand on est en période de restrictions économiques, comme c’est le cas dans beaucoup de centres de soin, c’est évidemment des activités qui peuvent être mises en péril", regrette la psycho-oncologue.