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Société

Cancer et précarité : quand se soigner n'est pas la priorité

En Seine-Saint-Denis, près de 2 personnes malades sur 3 sont en situation de précarité.  Un vrai problème quand la santé coûte cher.

En Seine-Saint-Denis, près de 2 personnes malades sur 3 sont en situation de précarité. Un vrai problème quand la santé coûte cher. - -

Journée mondiale contre le cancer ce mardi. A cette occasion, F. Hollande dévoile son 3e "plan cancer" 2014-2018. Parmi les points importants : la précarité et la lutte contre les inégalités. Pour certains patients, se soigner n'est pas une priorité.

Ce mardi, c'est la journée mondiale contre le cancer. L'occasion pour François Hollande de présenter le 3e plan cancer. Ce plan qui s'étale jusqu'en 2018, comprendra plusieurs grands axes. Parmi les priorités du chef de l'Etat, la lutte contre les inégalités sociales et territoriales face à une maladie qui reste la première cause de décès en France (150 000 morts chaque année). François Hollande rappelait en décembre 2012, que le risque de mourir d’un cancer "entre 30 et 65 ans" était "deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les professions libérales". En effet, les inégalités sociales et/ou territoriales ont de vraies conséquences sur la façon de se soigner ou non car certains malades font le choix amer de privilégier enfants et famille en lieu et place des soins. C'est notamment le cas en Seine-Saint-Denis l'un des départements les plus concernés par ces inégalités devant la maladie.

"J'ai tout de suite pensé à mon fils : qui va s'occuper de lui"

En Seine-Saint-Denis, près de 2 personnes malades sur 3 sont en situation de précarité. Avec peu voir pas de revenus, pas de moyens de se déplacer facilement et pas de complémentaire santé. C'est le cas de Slima, 32 ans. Une jeune maman isolée et sans ressource. Quand elle a appris qu'elle avait un cancer du sein, Se soigner n'était pas sa priorité. "J'ai tout de suite pensé à mon fils : qui va s'occuper de lui ?"
Des patients comme Slima, Laurent Zelek, cancérologue à l'hôpital de Bobigny en voit tous les jours. Il en est sur : la précarité a des conséquences néfastes sur la qualité des soins. "Un de mes collègues m'a dit qu'un patient lui avait confié qu'il était difficile de venir le voir car il lui fallait sortir deux tickets de métro". Avec ce genre de situation, les médecins en arrive à réduire les doses pour être sûr de voir revenir, peut-être moins souvent certes- mais de voir revenir le patient". La Seine-Saint-Denis n'est pas le seul département concerné par la précarité des malades du cancer. De nombreuses zones rurales doivent également faire face à ce phénomène qui finira peut-être par être enraillé avec ce 3e "plan cancer".

|||- 355 000 nouveaux cas de cancer en France en 2012 (42 par heure).
- Les cancers les plus fréquents sont, dans l'ordre : prostate, sein, cancer colorectal, poumon, vessie et pancréas.
- 150.000 décès annuels en France dont 86 000 hommes.

La rédaction avec S. Collié